Editions Christian Bourgois, 1985
John Fante (1909-1983), fils d'immigrés italiens, tient une place à part dans la littérature américaine. Il fut à la fois écrivain et scénariste à Hollywood.Ses livres oscillent toujours entre drame et comédie ; son oeuvre, souvent autobiographique (Bandini), est marquée par le goût de l'excès et de la provocation. Il a marqué toute une génération d'écrivains, en particulier Charles Bukowski.
Mon chien stupide est un petit chef d'oeuvre d'humour noir. Le narrateur est le double de Fante ; c'est un romancier en panne d'inspiration qui tente de gagner sa vie en écrivant des scénarios sur la côte californienne. Mais les vaches sont maigres...Et puis sa famille lui tape franchement sur le système ! Sa femme râleuse et ses 4 enfants complètement timbrés. Un soir, un énorme chien japonais vient roder près de la maison. Ils n'arrivent pas à le chasser et le narrateur décide de le garder au grand dam de sa famille. Surtout que ce chien a des tendances homosexuelles ! Et ses élans peuvent être aussi dirigés vers les humains....
Je vous laisse deviner les scènes cocasses que cela peut donner....A travers cette fable, Fante épingle la bonne conscience WASP (White ango saxon protestant). On n'oubliera pas de si tôt les assauts sexuels contre les chiens des voisins scandalisés...
Souvent, Fante frise la caricature (les enfants sont par exemple très stéréotypés : il y a le drogué, le fainéant, le menteur). Mais, finalement, c'est le chien qui emporte tous les suffrages.
Sous ses allures de farce, ce roman est très sombre : le narrateur, au bord de la déprime, se console avec un chien fantasque.