Magazine Culture
Pasteur respecté d’une petite ville de l’Arkansas, Richard Weatherford n’en est pas moins simple mortel, avec ses secrets et ses faiblesses. Car Richard a fauté avec un jeune homme, Gary. Alors le coup de fil qu’il reçoit à cinq heures du matin ne présage rien de bon : le silence de Gary lui coûtera 30 000$, sinon Richard devra dire adieu à sa réputation et – surtout – à sa femme Penny et à leurs cinq enfants qui jamais ne supporteront un tel scandale. Prêt à tout pour empêcher son monde de s’effondrer, le pasteur n’a que quelques heures pour tisser une immense toile de mensonges où piéger son entourage. Mais c’est tout le charme des petites villes : même si leurs habitants prennent des directions différentes, leurs chemins finissent toujours par se croiser… inéluctablement. (présentation de l'éditeur)
J'avais découvert Jake Hinkson avec L'enfer de church street, où je m'étais bien marré. Après l'excellent et dérangeant Protocole gouvernante de Guillaume Lavenant (que je vous recommande par ailleurs) il me fallait une bouffée d'oxygène. Au nom du bien a juste été parfait !
Le pauvre pasteur n'a que 24h pour sauver sa peau, sa réputation et cacher son vilain péché d'avoir fauté avec un garçon. Devant quitter sa maison une bonne partie de la journée, il va bien sûr mentir à sa femme (qui se doute rapidement que celui-ci lui cache des choses) et à ses enfants...et aggraver son cas au fil des heures. Une descente aux enfers des plus réussies !
Jake Hinkson maîtrise son récit à merveille en alternant les voix de chacun de ses personnages à chaque chapitre. Il s'amuse avec eux et les ridiculise une fois de plus. L'Amérique puritaine conservatrice hypocrite est disséquée dans ses moindres recoins. C'est ludique, cynique et jubilatoire. Une très belle lecture récréative de qualité, plus profonde qu'il n'y paraît !
Au nom du bien de Jake Hinkson - traduit de l'américain par Sophie Aslanides - Gallmeister - 2019