Salut à tous,
Du site Québec Science : Mon frère, le géologue, me disait un jour: «Tu sais, la Terre, nous lui
sommes profondément indifférents, elle se passerait bien de nous. Quand
nous aurons tout détruit de sa beauté, elle s’en refera une, elle sera
belle une autre fois, mais serons-nous encore là pour le constater?»
¨ Les temps cosmiques et géologiques sont des temps qui nous dépassent.
La beauté du monde n’est pas humaine, elle se situe hors de notre
entendement; en sommes-nous si jaloux? Car il faut croire que l’humain
vit sur la Terre dans le seul but de la défigurer.
J’ai une amie qui revient d’Hawaï. Ces îles volcaniques, depuis
toujours isolées du reste du monde, s’étaient au fil du temps
transformées en paradis des arbres et des fleurs, bougainvilliers,
orchidées, hibiscus, oiseaux du paradis et des dizaines de variétés dont
on ne saurait plus dire le nom. Sur ces îles et ces îlots poussait une
forêt tropicale aux arbres magnifiques, dont le fameux Santal, arbre
mythique, bois odorant dont les effluves portent à la méditation,
invitent à la sagesse et inspirent le calme. Il n’y avait ni prédateur,
ni reptile, ni moustique, ni pou, ce qui est bon pour la paix de
l’esprit et le repos des vieilles âmes. Soixante-trois espèces d’oiseaux
habitaient les îles, en compagnie d’une sorte de chauve-souris et du
phoque moine, vieux mammifère solitaire et grognon. La tortue des mers
venait pondre ses œufs sur la plage, à l’ombre des palmiers, en toute
tranquillité.
Il y a près de 2 000 ans, des humains ont abordé ce paradis,
c’étaient des Polynésiens de la famille des Maoris, en provenance des
îles Marquises. Ils amenaient avec eux la religion des grands Tabous et
du Mana, ils apportaient aussi des chiens et des cochons. Plusieurs
générations occupèrent pacifiquement les îles de l’Archipel, allant de
l’une à l’autre à bord de leur fameuse pirogue, le va’a. Grands
navigateurs, ils connaissaient les constellations, sachant s’orienter en
haute mer à la seule observation des vagues, du ciel et du vent. Ils
mangeaient du porc, des poissons, de la tortue, de grosses mangues
juteuses et des bananes. Les chiens étaient heureux qui n’avaient pas de
puces, le temps était au beau fixe, avec beaucoup de soleil, beaucoup
de pluie, de la chaleur à profusion.
Puis vinrent les bateaux européens. Les îles furent officiellement
découvertes en 1778 par le capitaine Cook, qui y trouva d’ailleurs une
mort tragique aux mains des indigènes. La Pérouse, Vancouver et combien
d’autres vinrent mouiller dans les parages de l’archipel
malencontreusement nommé Sandwich, en l’honneur du comte anglais à qui
l’on doit le plat du même nom, oh! malheur toponymique! À partir de là,
l’île fut déflorée, spoliée, transformée, littéralement salie. Les
Anglais n’apportaient pas que des chevaux, des chèvres et des moutons;
venaient avec eux les jeux de pouvoir, la hiérarchie monarchique, la
syphilis, toute l’avidité, toute la violence, tous les maux du monde¨... ( Voir l'article au complet )
https://www.quebecscience.qc.ca/serge-bouchard/une-terre-sans-moustique-ni-pou/
Pégé
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