Il y aurait 33 millions de chômeurs aux USA (cf. bas du billet). Licenciements massifs.
Réaction culturelle américaine. Lors des crises les entrepreneurs américains licencient, toujours, massivement. Un dirigeant américain me disait, il y a déjà bien longtemps, que l'entreprise était son bien, en conséquence de quoi, il pouvait en faire ce qu'il voulait. Ce point de vue est accepté par la société, puisque chaque Américain aspire à être un entrepreneur.
En fait, il y a une forme de fiction dans ce raisonnement. Car, lorsque l'Etat injecte autant d'argent dans l'économie, l'entrepreneur peut difficilement justifier sa nature de démiurge. Quant au salarié, il est probable que, implicitement, il fait confiance à l'Etat pour relancer l'économie. Il espère que le chômage sera de courte durée. L'homme a besoin de croyances. Celles de l'Américain sont le marché et le self made man. Il est prêt à avaler toutes les balivernes plutôt que d'y renoncer.
Cependant, comme souvent, tout n'est pas bien ou mal. La fin justifie parfois les illusions. L'entreprise américaine utilise les crises pour corriger ses dérives (elle tend à se bureaucratiser) et redevenir efficace. Si la crise ne tourne pas mal (comme en 29), elle en sort renforcée.
Par contraste l'entreprise française, sous respirateur artificiel, n'est pas incitée à évoluer. Par les temps qui courent, c'est préoccupant.
(Financial Times : US jobless claims of 3.2m take pandemic toll beyond 33m
More than 3m Americans filed for first time unemployment benefits last week, taking the number of applications since the coronavirus lockdowns began seven weeks ago to 33.5m. The number of initial jobless claims fell to almost 3.2m in the week ended May 2, the US labour department said on Thursday, down from 3.85m the previous week. That compared with economists’ expectations for 3m.)