En voilà un qui va en énerver plus d'un ! Imaginez : le garçon est roux, plutôt beau gosse, jeune, talentueux et a déjà tourné dans nombre de films d'auteurs plus que recommandables, "Get Out", "Three Billboards : les panneaux de la vengeance", "The Florida Project" ou "The Dead Don't Die". C'est le réalisateur de ce dernier, le très rock'n'roll Jim Jarmusch, excusez du peu, qui a poussé Caleb Landry Jones à sortir ce disque, son premier, "The Mother Stone" en le mettant en relation avec le label Sacred Bones. L'album en question est parfaitement inclassable. Les chansons n'ont pas de directions prévisibles, elles suivent leur chemin propre et sinueux, font comme bon leur semble. On est un peu perdu. Il faut y revenir de nombreuses fois pour commencer à y voir clair et entrevoir enfin la lumière derrière ces mélodies touffues et à rallonge. On pense aux Dresden Dolls pour l'aspect théâtral et baroque, à Connan Mockasin pour la voix et les chansons un poil barrées, à Foxygen, pour le côté "foufou" et débridé ou Syd Barrett pour le psychédélisme lo-fi. On a du mal à voir ce que tout cela pourrait donner sur scène. D'ailleurs, aux dernières nouvelles, il n'y a aucun concert prévu et pas sûr que la cause en soit le confinement. On ne sait pas non plus si on écoutera toujours "The Mother Stone" dans plusieurs années. Si on aura encore l'envie de plonger dans ce chaudron là, tant on ne revient pas indemne d'un tel voyage. L'acteur semble y avoir mis toute sa vie, tout ce qu'il aime, quitte à en faire trop, à paraître prétentieux, agaçant, à radoter. Il aurait déjà écrit depuis l'âge de 16 ans plus de 700 chansons. Les personnes excessives, passionnées, divisent, c'est un fait. Mais ce sont souvent elles qui font bouger les lignes, car elles n'ont peur de rien. "Wonderfull" !