[Critique] THE INFORMER

Par Onrembobine @OnRembobinefr

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Titre original : The Informer

Note:

Origine : États-Unis

Réalisateur : Andrea Di Stefano

Distribution : Joel Kinnaman, Rosamund Pike, Common, Ana De Armas, Clive Owen, Ruth Bradley, Arturo Castro…

Genre : Thriller/Adaptation

Durée : 1h53

Date de sortie : 12 mars 2020 (Amazon Prime Video)

Le Pitch :

Pete Koslow, un ancien soldat condamné à une lourde peine pour avoir accidentellement tué un homme, est chargé par le FBI d’infiltrer la mafia polonaise à New York afin de démanteler un important trafic de drogue. Alors qu’il touche enfin au but, se préparant à retrouver sa femme et sa fille, les choses se compliquent pour Pete qui se retrouve vite livré à lui-même…

La Critique de The Informer :

Notamment connu pour son Paradise Lost, le film sur Pablo Escobar avec Benicio Del Toro, Andrea di Stefano revient aux affaires avec un pur thriller porté par Joel Kinnaman et une pléiade d’acteurs tous plus recommandables les uns que les autres. Mais vu que les acteurs ne font pas tout non plus, qu’en est-il du film en lui-même ?

Prison break

Les films d’infiltrés sont légion et bien souvent, ces derniers se résument davantage à une série de clichés plus ou moins usés. L’avantage avec The Informer, c’est que s’il n’entend pas réinventer l’eau tiède, il parvient tout de même à captiver dès le début. La rythmique restant par la suite soutenue tout du long, grâce à un scénario certes un peu trop classique pour pleinement passionner mais néanmoins suffisamment bien construit pour convaincre et surtout tenir l’ennui à distance. Et c’est notamment quand l’étau se resserre sur le héros interprété par un solide Joel Kinnaman, et que ce dernier se retrouve en prison, que le long-métrage parvient vraiment à se hisser au-dessus la masse. Alors bien sûr, quelques facilités viennent régulièrement nous rappeler qu’on n’est pas en face du nouveau Michael Mann mais quand même… Avec son écriture tendue et sa volonté de rester modeste et appliqué, The Informer fait le job jusqu’au bout sans jamais vraiment démériter.

Coups fourrés derrière les barreaux

À la mise en scène, Andrea Di Stefano parvient à justement exploiter son script pour lui aussi se démarquer, sans trop forcer mais sans en faire des caisses non plus, ce qui est toujours une bonne nouvelle. Lorgnant par moments sur les classiques du genre de l’âge d’or du Hollywood des années 70, sans bien sûr parvenir à les égaler, The Informer gagne aussi ses galons en exploitant parfaitement son casting, se refusant à laisser des personnages secondaires sur le bord de la route. On aurait pu par exemple craindre qu’Ana De Armas soit totalement mise de côté, vu son rôle de femme au foyer victime des dommages collatéraux relatifs à la mission à haut risque de son mari mais non. Elle aussi s’impose et fait entendre sa voix, avec le talent et le charisme qui lui ont permis d’exploser ces dernières années en seulement quelques films. Finalement, et c’est un peu symptomatique de ce qu’est devenue sa carrière, seul Clive Owen semble un peu en pilotage automatique. Jamais mauvais mais plus rarement concerné, il fait pourtant face à la brillante Rosamund Pike, elle qui redouble également d’efforts pour sublimer son personnage à grands renforts de subtilités faisant au final une grande différence.

En Bref…

Film d’infiltré somme tout classique, oscillant entre le pur thriller et le film de prison, The Informer sait néanmoins s’imposer grâce à son écriture tendue, à la pertinence de sa mise en scène et à son casting.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Amazon Prime Vidéo/Thunder Road Pictures