Je n'ai qu'une requête à formuler: ne dites rien de ce qu'on vous dira de ce livre. Lisez-le.
Laurent Obertone fait cette recommandation dans l'introduction de La France interdite. Et, dans sa conclusion, il dit: Convenez avec moi que ce livre, compte tenu de la situation est on ne peut plus modéré.
L'objet de ce livre très documenté est de dire La vérité sur l'immigration et il la dit, ce qui ne veut pas dire que l'on soit forcément d'accord avec ce qu'il préconise et que d'autres pays ont fait, tels le Japon ou la Hongrie, le Danemark ou l'Australie, Israël ou l'Arabie Saoudite.
Le vivre ensemble en question
Voici le problème tel qu'il se pose selon lui:
Le problème n'est pas l'étranger. Le problème n'est pas tel ou tels individu(s). Le problème n'est pas que "l'immigration". Le problème n'est pas que "l'islam". Le problème n'est pas la diversité, la profusion de ce monde, que nous aimons réellement. Nous aimons les autres dans leur altérité. C'est aussi ce que nous voulons sauver. Le problème est l'idée que l'on peut et que l'on doit vivre ensemble, et tout y sacrifier, et tous y disparaître.
En France - cela n'est pas le seul pays qui est confronté à cela - il y a effondrement du capital démographique, anéantissement du capital économique, effondrement du capital social, effondrement du capital humain et effondrement du capital moral.
L'effondrement du capital démographique
La fécondité européenne est au plus bas et ne peut rivaliser avec la fécondité extra-européenne. Or les extra-européens représentent la plus grande part de l'immigration, une immigration de quantité essentiellement.
Les raisons principales de cette immigration se trouvent dans les largesses que l'État-providence prodigue aux migrants, dans l'aide que celui-ci accorde à nombre d'organismes publics pour qu'ils accueillent les migrants et dans les aides privées de toutes sortes:
L'immigration se fait toujours des pays pauvres vers les pays riches.
L'anéantissement économique
Laurent Obertone distingue deux formes d'immigration, celle de quantité et celle de qualité: Si l'immigration de quantité est un désastre pour le pays d'accueil, l'immigration de qualité est un désastre pour le pays d'origine.
Un désastre pour le pays d'accueil? Aucun État-providence ne peut survivre à une immigration de quantité. Soit il y a providence, et l'immigration est strictement contrôlée, soit l'immigration est libre et il n'y a pas de providence possible.
L'effondrement du capital social
En France il est dû là encore à la conjugaison de l'État-providence et de l'immigration et cela se traduit par une explosion du chômage et de la criminalité.
En effet:
- L'État-providence a inventé l'altruisme sans réciprocité:
Je te donne, tu prends. Il croit ainsi avoir la paix. Il aura la guerre. Si l'on obtient tout sans jamais mériter rien, on n'en tire jamais que de la frustration, des exigences à l'infini, et une profonde insatisfaction identitaire.
- L'asocialité n'est plus honteuse, mais elle est attractive et branchée:
Il est facile de comprendre que ce système où les criminels, les irresponsables et les "victimes" sont gagnants, idolâtrés par les classes supérieures, a pour effet mécanique d'amener à lui de plus en plus de pauvres. Et de les éloigner de plus en plus de la société.
Il en résulte une sorte de multi-société où de parfaits étrangers coexistent, au mieux en s'évitant, au pire en s'affrontant. Bref on vit ensemble, mais séparé.
L'effondrement du capital humain
Il est dû à deux mythes, qui tous deux s'opposent au vivre ensemble:
Le mythe de "l'exclusion", qui n'est que le communautarisme, et le mythe de la "discrimination", qui n'est que l'inégalité des compétences, nous condamnent à la suspicion généralisée, à la haine de la réussite, à l'exigence de "redistribution".
L'effondrement du capital moral
Il est dû à des croyances, en la disparition inéluctable des européens et aux vertus du métissage. Or avoir ses petites croyances est une chose, prétendre les imposer au monde entier en est une autre:
Je critique cette idéologie [du métissage], parce qu'elle me semble, comme toutes les autres, hypocrite, absurde et totalitaire. Si nous sommes tous égaux, alors pourquoi ce culte du métissage? Pas de réponse.
En tout cas, la plus grande peur est d'être exclu du groupe qui est notre maître. Alors il faut être dans le camp du Bien, avoir l'air différent, mais avec l'interdiction formelle de penser différemment:
Du communisme, l'Occident n'a gardé que ce qui fonctionnait: sa morale et sa terreur.
Le contrôle de l'immigration ?
Laurent Obertone ne désespère pas que ses concitoyens, à condition de reprendre contact avec les faits et de renouer avec la pleine mesure du réel, ne prennent les bonnes décisions, celles de nature à faire respecter leurs lois, leur volonté, et leur souveraineté; de nature à contrôler l'immigration
L'autre voie ne serait-elle pas que l'État-providence s'effondre? Il n'est pas insensé de penser que les Français, coronavirus aidant, comprennent enfin qu'il est le problème et non pas la solution, et que contrôler, c'est bien, libérer, c'est mieux.
Francis Richard
La France interdite, Laurent Obertone, 544 pages, Ring
Livres précédents:
La France orange mécanique (2013)
Utoya (2013)
La France Big Brother (2015)
Guerilla (2017)