L’image était belle : un président de la République sur le terrain avec en fond un tableau de classe et, mieux, des élèves avec. Mais l’opération de com’ d’Emmanuel Macron hier dans un établissement des Yvelines peine à dissimuler sa politique de gestion de la crise sanitaire complètement hors-sol.
Après les masques pas obligatoires mais fortement conseillés, voici donc la rentrée en élémentaire et en primaire obligatoire mais pas franchement conseillée… par de nombreux maires qui ne veulent pas porter sur leurs épaules tout le poids de la responsabilité en cas de contamination des enfants. Dans les communes des Bouches-du-Rhône et du Var comme un peu partout en France, il y a donc ceux qui reportent, qui cherchent encore des solutions ou qui, carrément annulent tout jusqu’à nouvel ordre. La responsabilité ce sont aussi sur les parents, minés d’inquiétude, qu’elle repose.
Une seule question qui vaille
Faut-il ou pas mettre son minot à l’école ? Et comment reprendre le travail, conformément aux injonctions macronistes, sans l’y mettre ?
Même fardeau pour les enseignants, tiraillés entre leur volonté de bien faire après un suivi à distance des élèves chaotique et assurer un enseignement de qualité dès le 12 mai. Comme autant de questions qu’il est fou de se poser à moins d’une semaine du déconfinement.
Alors qu’il n’en est finalement qu’une qui vaille : à quel moment Jupiter va-t-il enfin remettre les pieds sur terre ? Les 57% de Français qui ne lui font plus confiance (sondage Harris Interactive du 1er mai) pourraient ne pas attendre le jour d’après pour le ramener à la réalité.
06 mai 2020