Le Son du Jour #392
Izo Fitzroy
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Red Line
Les voix érayées sont fascinantes. Comme si elles avaient vécu les drames les plus profonds et s’en étaient relevées, invincibles. Des voix intouchables, insondables et pourtant lumineuses. Une lumière tamisée par quelques grains qui subliment un timbre pour le rendre unique. Une écorce nervurée par les années qui passent, les épreuves, les plaisirs rendant le chant particulièrement profond. La voix de Izo FitzRoy est de celles-ci. D’une puissance hors normes elle reste toujours maîtrisée. Un condensée d’influences puisées dans les répertoires du blues et du gospel pour en sortir la substantifique moelle. De l’ombre à la lumière. L’énergie contenue de cette chanteuse la rend irrésistiblement envoûtante. Captivé par cette tessiture miraculeusement étendue à la suite d’une opération des cordes vocales, l’auditeur attentif se laisse peu à peu aspirer dans les tréfonds de cette sublime voix. La tête se balance lentement sans que l’on y fasse attention. Le dernier disque de Izo FitzRoy est une vraie splendeur que chaque personne au monde devrait pouvoir s’offrir et l’écouter sans cesse tant il comble un vide que l’on ne soupçonnait même pas. Un creux là dans le ventre qui soudain disparaît… ou apparaît, on ne sait même plus.
How The Mighty Fall est un disque majeur qui montre le chemin au milieu d’une errance musicale qui semble infinie. Onze pistes de grande classe où la chanteuse côtoie quelques acolytes aux apports incandescents. C’est le cas sur ce Red Line écrit en collaboration avec Matthew Waer qui s’occupe également de la basse. On y retrouve aussi Marcus Bonfanti à la guitare et Sam Walker aux percussions. Le tout est parsemé de l’excellente section cuivre The Haggis Horns ainsi que du chœur des Soul Sanctuary Gospel Choir fidèles alliés de la chanteuse. Le titre explore le caractère résolument fragile d’une relation amoureuse, l’attirance vers des ailleurs inconnus et ainsi franchir la ligne rouge.
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