(Héron cendré - Ardea cinerea, Aiguamolls de l'Emporda, Espagne, le 25 juin 07)
Et toujours les hérons m'inspirent une mélancolie, même au soleil des gais marais. Leur attitude dégingandée, leur paletot de lune, leur oeil absent, leur solitude ont quelque chose à voir avec la vieillesse. Et il y a cette magnifique chanson d'Angelo Branduardi, les Hérons, qui leur rend hommage avec tristesse et solennité :
"Voilà
Que la terre en vain se baisse
Pour ramasser toute chose
Que le vent toujours dispose
Pour l'oubli et l'au-delà,
Le vent sans amertume
Ronge les vieilles brumes
Des plages grises de brumes
Des corbeaux, des rapaces
Qui ont conquis l'espace
Là-bas où s'évanouissent
Tous nos étés...Là-bas,
Où la dernière graine
Sera sans fruit, sans germe
La terre, sans joie, sans peine
La terre oublie déjà
Qu'ici dans un autre âge
Des hérons en voyage
Volaient là par centaines
Là où les corbeaux viennent
Envahir tout l'espace
Là-bas où s'évanouissent
Tous nos étés..."