1 Car il est pure potentialité, stérile tant qu'il n'a pas été ressaisi en un Acte de conscience. Śiva, sans Śakti, n'est qu'un corps mort (śava). Rien n'existe sans conscience. 2 Les Six Chemins (adhvan) de la théologie śivaïte : les trois chemins du signifiant - syllabes, mots et phrases - c'est-à-dire Śakti, la conscience ; et les trois chemins du signifié - division, élements et mondes - c'est-à-dire Śiva, l'être. 3 Le nom "boucle" (kuṇḍalā) est un nom de la Parole-conscience que l'on rencontre d'abord dans le Ṛgveda. Puis, c'est la Puissance "bouclée" ou "lovée" (kuṇḍalinī) dans le śivaïsme, car, partant du Cœur, la Parole se déploie en trois mesures (A, U et M), en trois états (veille, rêve et sommeil profond). L'image du serpent, par laquelle on explique aujourd'hui "la Kuṇḍalinī", n'est qu'une image parmi bien d'autres. 4 sphoṭa : litt. "éclatement (du sens)". Notion d'origine grammaticale. Désigne la compréhension linguistique innée qui permet à un enfant l’apprentissage des relations conventionnelles entre les mots et les choses. Elle est ainsi l'intelligence naturelle propre à la conscience (pratibhā), l'intuition qui permet de passer des mots extérieurs au sens intérieur, le "euréka !" au cœur de toute compréhension. 5 nāda : le son, le son musical, la note, la conscience comme son à l'origine de tous les autres, un peu comme la tampurā dans la musique indienne. La quête du nāda est la raison d'être de l'art comme de toute parole.
Une traduction de plusieurs chapitres et une très bonne étude on récemment été publié en anglais par Bettina Baümer :