Sauvez des vies ? Virez Macron.

Publié le 03 mai 2020 par Juan

Il est bronzé, très bronzé. Il bronze à vue d'oeil depuis le début du confinement. Emmanuel Macron parle depuis le Palais de l'Elysée pour ce 1er mai où il a interdit les déplacements. 

La France compte 25 ou 30 000 morts, peut être le double. Mais Macron célèbre "le Travail qui nous unit" et ces "1er mai joyeux, chamailleurs parfois."

 

Qui a oublié le chamailleur Benalla ? 

 

Effrayée par sa propre incompétence et l'aggravation des inégalités, cette Présidence des riches choisit d'enfermer les gens dans un état d'urgence liberticide trois mois de plus.

 


Source: Ricochet


L'esprit du 1er mai Qui se souvient des brutalités policières, chaque 1er mai depuis Macron est président, des centaines de mutilés lors des manifestations de Gilets jaunes, des dizaines de milliers d'arrestations, des infirmières et pompiers frappés par la police parce qu'ils demandaient plus de moyens ne peut être qu’écœuré par cette déclaration du monarque qui bronze dans son parc élyséen:
"Ce 1er mai ne ressemble à aucun autre, non.
Privés des rituels de cette journée, nous en éprouvons aujourd’hui toute la valeur, tout le sens.
Avec cette volonté forte : retrouver dès que possible les 1er mai joyeux, chamailleurs parfois, qui font notre Nation.

Mes chers compatriotes, nous les retrouverons, ces 1er mai heureux !
Ensemble, unis, nous surmonterons cette épreuve."
Macron, 1er mai 2020
Le "rituel" du 1er mai sous Macron, c'est une image de gaz lacrymo et de coups de matraques sur des manifestants, des cris, des pleurs; des Black Blocks instrumentalisés qu'on laisse agir au cœur des manifs de familles pour mieux décrédibiliser et frapper. "L'esprit du 1er mai" sous Macron, c'est d'abord de la révolte contre cette Présidence des riches. Le 1er sous Macron, une personne l'incarne parfaitement, ce barbouze du Président dénommé Alexandre Benalla filmé en train de tabasser illégalement un manifestant.
Le 1er mai 2020, la France est confiné. Et Macron laisse la police verbaliser les rares manifestants qui osent sortir exprimer leur mécontentement, comme ces soignants des hôpitaux Jean-Louis Debré et Saint-Antoine à Paris qui protestent contre les politiques d’austérité contre l’hôpital public.
La carte des colères s'agrandit chaque jour. Mais Macron veut faire croire à l'union nationale. Comme Le Maréchal Pétain, dont il emprunte une fois de plus, une fois de trop, l'interprétation historique du 1er mai, il se prend à célébrer la Concorde nationale contre cet ennemi commun et invisible.

Macron tolère une manifestation des héritiers du pétainisme, celle du Rassemblement national avec Marine Le Pen masquée qui rend hommage à Jeanne d'Arc. La police n'est pas loin, s'agissait-il de policiers sympathisants ? Macron tolère et encourage la plus utile des idiotes à son quinquennat. Le Pen est l'épouvantail nécessaire, un éventuel tremplin vers une réélection.
Mais la crise du COVID-19 a révélé une autre facette d'Emmanuel Macron. Jusqu'à présent, on le croyait brillant, on louait son intelligence, sa perspicacité, son sens de l'histoire et de l'action. Comme Sarkozy 10 ans auparavant, il était notre nouveau Kennedy. Il avait terrassé l'ancien monde, il s'était propulsé à l’Élysée contre les "partis de gouvernement". On sait depuis ce qu'il en était - un Président pour ultra-riches, au pouvoir pour conforter et solidifier une caste.
Depuis le début de la pandémie, le récit a évolué
Le COVID-19 a révélé que Macron partageait une autre dimension avec Marine Le Pen: l'incompétence.

La 7ème compagnie
Les trois opus de la 7ème compagnie, trilogie culte de la comédie populaire française des années 70, cartonnent sur TF1, plus de 6 millions de téléspectateurs à chaque fois. Une autre compagnie d'incapables dirige la France dans cette "guerre" contre le virus.
La gestion de la crise est le récit d'un fiasco, nourri semaine après semaine de nouvelles révélations qui laissent à penser que le cauchemar n'est jamais complet.
  • La France manque de lits de réanimation: le Canard Enchaîné rappelle que l'Agence Régionale de Santé d'Ile de France, dirigée par un ancien vallsiste, nommé par Macron, avait recommandé aux hôpitaux de la région de prendre "particulièrement en compte" l'âge des patients COVID: il est "licite", écrivait l'ARS le 19 mars, 4 jours seulement après la mise en confinement du pays, de "ne pas admettre un patient en réanimation, dès lors qu'il s'agit d'une obstination déraisonnable, quand bien même une place serait disponible."
  • La France manque de masques pour les soignants mais la grande distribution va en vendre des millions de masques dès le 4 mai. Des régions et des communes ont acheté des masques et vont les distribuer pour palier à l'inefficacité de l’État, incapable de protéger correctement ses soignants. Pire, l'une des plus odieuses responsables de la Macronie, la secrétaire d'Etat à l'Économie Agnès Pannier-Runacher, refuse de plafonner le prix des masques lavables: "Un masque peut avoir différentes caractéristiques, qu'il s'agisse du nombre d'utilisations, de marques éventuellement. Pour ces raisons, l'approche qui consiste à dire il y a un prix maximum risquerait de freiner l'innovation"; quatre jours plus tard, elle concède un encadrement du prix des masques jetables - 95 centimes... pour un prix de revient de 7 à 15 centimes environ... Merci patron, merci Macron.
  • La France manque de tests: au 15 avril, elle teste moins que la quasi-totalité des membres de l'OCDE, 3 fois moins que la moyenne européenne, deux fois que les États-Unis si souvent caricaturés. Pourtant, le gouvernement a ignoré les offres de service des laboratoires vétérinaires, puis des laboratoires privés. Sans tests, on détecte mal ou trop peu. Comble du ridicule, la cellule "Tests", installée seulement le 1er avril (ce n'est pas un poisson...), a confié à un "cabinet privé de stratégie mondiale, Bain & Co, pour assister le gouvernement "dans le développement de capacités de production nationale."
  • La France manquera de vaccins: en retard sur les masques, les tests, les lits, la France le sera sur le vaccin. Samedi 2 mai, Mediapart révèle que le gouvernement macroniste "n’a pour l'heure débloqué aucun budget spécifique pour soutenir la recherche d’un vaccin contre le Covid-19". Et pourtant - Philippe le rappelle lui-même: "Nous allons devoir vivre avec le virus."
Le problème de cette équipe gouvernementale n'est pas seulement son inaction et son incompétence. La situation est aggravée, jour après jour, par la décrédibilisation de l'équipe au pouvoir. Quoiqu'il dise, Macron n'est plus entendu.
Il n'est pas respecté.

Source: Actuchomage


Le jour d'avant du Jour d'après
Le jour d'après est pour plus tard, bien plus tard. Le jour d'avant de ce jour d'après est douloureux. La France perd jour après jour les signes de sa démocratie. La Macronie ne sombre pas dans un scénario à la Orban pour une simple raison: la trouille.
Mardi 28 avril, le premier ministre Edouard Philippe présente son plan complexe, puisque la réalité est complexe. Contrairement à l'Allemagne, la France reste en état d'urgence sanitaire, prolongé jusqu'au 23 juillet.
Le virus tue plus dans les départements pauvres -  la carte des zones rouges est édifiante à cet égard. Le confinement aggrave les inégalités. La France d'en haut a peur de la France d'en bas. Cette Présidence des riches n'a d'autres choix que d'enfermer les gens 3 mois de plus.
Tétanisée par son incompétence face à l'ampleur de la maladie, la Macronie étend la suspension de la démocratie: les élections sont suspendues, les autorités pourront imposer des restrictions à l’accès aux commerces, "imposer le port de masques dans les transports, limiter les zones de déplacement ou placer en isolement une personne contaminée arrivant en France. " Le gouvernement renonce à l'application de traçage COVID, mais il créé un fichier de suivi des personnes contaminées et de leurs contacts. Il prolonge l'obligation de quarantaine pour les visiteurs en France: "les mesures individuelles de placement sont prises par le représentant de l'Etat, sur proposition du directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) et après constatation médicale de l'infection de la personne concernée".
La Macronie a même élargi les pouvoirs de verbalisation à presque tout ce que la France compte d'uniformes "les adjoints de sécurité, les gendarmes adjoints volontaires, les réservistes de la police et de la gendarmerie nationale ainsi que, et c'est important, les agents de sécurité assermentés dans les transports mais aussi les agents des services de l'autorité de la concurrence pour les commerces". Sans rire, le ministre de l'intérieur précise: "c'est une marque de confiance." Le même sinistre explique craindre que le «communautarisme puisse se développer» pendant un confinement longue durée.
Le Grand Confinement est d'abord la mise en place d'un régime de nature liberticide que Macron prolonge de trois mois supplémentaires: "plus de 15 millions de contrôles ont été réalisés par les forces de l’ordre, donnant lieu à plus de 900 000 verbalisations, au 25 avril" écrit Bastamag. "31 ordonnances adoptées sans vote, 1000 arrêtés préfectoraux" relève le site.
Dans cette prolongation a-démocratique de l'état d'urgence, le gouvernement a aussi besoin de contrôler ce qui se dit sans que cela se voit trop. L'une des initiatives les plus bêtes fut la mise en ligne d'un recensement gouvernemental des "vraies informations" sur la pandémie. Sont cités sur le site du premier ministre quelques articles de Libé, du Monde, de 20minutes, et de France info. Sans surprise, les enquêtes de Mediapart sur le fiasco de la gestion des masques et des tests, ou les enquêtes des Jours sur  l'instrumentalisation macroniste des avis scientifiques ne sont pas mentionnées.
La totalité des pays européens font face à la même difficulté de réouvrir les établissements scolaires malgré le risque sanitaire. L’Allemagne a reporté sa décision sur la réouverture des écoles. Au Danemark, "l’ouverture des écoles au Danemark provoque une hausse de la propagation du Covid-19". En Israel, près de 900 enfants sur 2000 nouveaux cas, ont été détectés infectés par le COVID-19 pendant la période du 19 au 29 avril.
Mais la France se distingue avec une autre stupidité irresponsable: le 28 avril, le gouvernement confirme que les enfants les plus jeunes rentreront en classes les premiers - crèches, maternelles, écoles primaires- même dans les zones qualifiées de "rouges", c'est-à-dire les plus contaminées et les plus en tension hospitalière, alors que dans ces mêmes zones rouges les collégiens et lycéens sont interdits d'école. Le ministre Blanquer rassure les parents - les parents auront le choix de placer leurs enfants à l'école ou pas. Les profs se demandent comment gérer cette double charge - enseignement en classe et à distance. Mais plus odieux encore, la ministre Pénicaud précise que le gouvernement coupera les droits au chômage partiel pour cause de garde d'enfant à compter du 1er juin si les parents ne peuvent preouver que leur école n'a pas rouvert.
Belle hypocrisie.

La nausée européenne
Macron avait un idéal européen - un idéal qu'il pouvait concilier avec une politique xénophobe. Justement, parlons d'Europe. Les dirigeants européens, c'est-à-dire le Conseil des chefs d'Etat et la Commission européenne, adoubée par Macron, se sont distingués par leur ignorance et l'absence de solidarité avec l'Italie. On pouvait ne pas être surpris, la Grèce avait subli le même abandon en 2015.
En février, l'Italie a été abandonnée, et moquée.
Cette Europe est aussi restée silencieuse quand la Hongrie a basculé en dictature. Elle est timide contre la Pologne qui va prochainement manipuler son élection présidentielle. 
Puis trois semaines après le confinement généralisé, les dirigeants européens fanfaronnent parce qu'ils ont adopté un "plan à 500 milliards"... fichtre... 500 milliards d'aide pour sauver les peuples et l'économie ? Que nenni ! Il ne s'agissait que de garanties publiques supplémentaires et de prêts bancaires. Qui considèrerait le prêt de son banquier pour l'achat d'un appart ou d'une machine à laver comme une aide désintéressée ? Personne. L'immense programme de prêts européens, par des banques privées, n'était qu'une forme d'asservissement supplémentaire.
Le monde d'après est un monde que les médias dominants décrivent déjà comme surendetté, comme un signal d'alerte: il faudra rembourser.
Début mai, un pas de plus dans le cynisme le plus complet est franchi quand ces mêmes dirigeants, bloqués dans leur égoïsme. Sans rire, croant bien faire, ou bien faire croire, les voici qu'ils lancent un "Téléthon". Ceux-là même avaient défiscalisé les riches, fait silence sur l'évasion fiscale y compris au sein de l'Union européenne, et réclamé des économies sur les services publics et les retraites organisent un appel aux dons des citoyens: "le 4 mai, nous souhaitons lever, via une grande conférence en ligne d’appel aux dons, un montant initial de 7,5 milliards d'euros (8 milliards de dollars) pour combler le déficit estimé de financement mondial."
Un Téléthon...

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"On n’oubliera pas que pour reconstruire le Monde d’Après, il faut impérativement se débarrasser des hommes (et femmes) qui dirigent le monde actuel.
On n’oubliera pas cela, en mémoire de toutes celles et tous ceux qui sont tombés, parfois abandonnés à leur sort dans leurs chambres, seuls, sans soins et sans famille.
On n’oubliera pas cela, en mémoire de tous les sacrifices consentis par nos soignants, nos pompiers, nos ambulanciers, et tous ceux qui, héros ou anonymes, sont sur le front."
© Manifeste pour le Jour d'Après - Contribution d'APNÉE/Actuchomage