Pas de manifestations du 1er mai cette année, confinement oblige, mais pour la première fois depuis très longtemps le monde du travail aborde cette date avec une conscience de lui-même renforcée.
Non, ce ne sont pas les boursicoteurs qui font tourner le pays, non ce ne sont pas les « premiers de cordée» de la macronie qui sauvent des vies, non ce ne sont pas les technocrates bourreaux de postes de fonctionnaires que les Français applaudissent à leurs fenêtres chaque soir.
Avec la pandémie de Covid-19, c’est toute une France qui avait perdu confiance, qui avait fini par courber l’échine face à la violence du discours dominant contre « ceux qui ne sont rien », selon les mots d’Emmanuel Macron, qui relève cette fois la tête.
C’est le moment d’écrire la suite
Cette France-là, celle des salariés du secteur privé, des agents du service public, celle des travailleurs uberisés, des petits artisans, est aujourd’hui partagée entre inquiétude et espérance lorsqu’elle songe au monde qui vient. Elle a en tout cas décidé de ne plus s’en laisser conter et promet de ne pas payer pour d’autres le prix de la crise qui est en cours.
Sur les réseaux sociaux, aux fenêtres, aux balcons, ce 1er mai confiné est l’occasion pour le monde du travail de reprendre la parole et de dire sur quels principes le monde de demain doit être bâti.
Déconfinons nos espoirs, leur force est sans égal. « Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront pas le printemps d’advenir », écrivait à juste raison Pablo Neruda. C’est le moment d’écrire la suite.
03 mai 2020