Les personnes, enfin celles qui sont confinées, avaient tout le temps nécessaire pour écouter le dernier discours de l’exécutif au sujet du déconfinement, prononcé le 28 avril 2020 devant l’Assemblée nationale. Sur ce sujet, comment le discours du gouvernement a-t-il pu être aussi anxiogène ?
Alors, comme ça, il y aurait la reprise des cours dès le 11 mai dans les écoles maternelles ? Mais les gens qui ont pris cette décision ont-ils jamais mis les pieds dans une classe maternelle ? Comment imaginer que les enfants vont respecter les gestes barrière, dès qu’ils sont rassemblés dans une salle de classe ? Comment peut-on imaginer que les enfants resteront éloignés les uns des autres à distance suffisante ? Comment seront disposées les tables ? Que se passera-t-il dans les cours de récréation ? Y aura-t-il assez de gel hydroalcoolique, et pour combien de temps ? Et par classe et par jour, combien y aura-t-il de masques ? Est-ce que le nombre de professeurs des écoles et d’assistants sera suffisant pour faire face à cette situation ?
Et puis, devant ce tableau ubuesque, combien de parents vont-ils amener leurs enfants à l’école maternelle ? Combien de municipalités vont-elles refuser d’ouvrir les écoles maternelles ? On le sait bien, l’école maternelle n’est pas une garderie. Elle est essentielle pour la formation de la sociabilité des enfants.
Les mêmes questions se posent pour celles et ceux qui retournent travailler. Dans quelles conditions de sécurité sanitaire vont-ils trouver leur poste de travail ? Attention ! Les CHSCT n’existent plus, les prérogatives des représentants du personnel ont été passées à la moulinette et Mme Pénicaud se comporte comme une ministre du patronat. Les personnes au travail ne peuvent même plus compter sur l’intervention de l’inspection du travail : les patrons se sentent « harcelés » quand on leur demande de respecter la réglementation et le ministère prend des sanctions contre ses inspecteurs.
Les affirmations et décisions contradictoires, on en a assez. Désormais, nous devons préparer ce qui vient. Mais pas comme le veulent les libéraux qui espèrent encore obtenir sans raison notre confiance. Redonnons-nous, ensemble, les moyens de construire un avenir dont le fondement soit l’intérêt général.