Cette rubrique a changé de nom mais suit le même principe que « le fil utile pour confinés », attirer l’attention des lecteurs du site sur différentes ressources dans le domaine de la littérature, des arts et de la musique. Elle paraît désormais les lundi, mercredi et vendredi. Elle prendra fin le 11 mai.
Sources et ressources
Mots-clés : TS Eliot, Anne-Marie Albiach, Bernard Noël, Jim Harrison, Jean-Quentin Châtelain, Edith Azam, Julien Blaine, Robert Bober, Delaperche, Philippe Hersant, Cannonball Adderley.
Le penchant à la destruction est un des moyens employés pour la conservation du monde
(Joseph Joubert, Carnets, Gallimard, 1994, p. 188)
• La Terre vaine de T. S. Eliot
Anne-Marie Albiach, Jean Daive, Robert Maguire et Bernard Noël lisent ce long poème lors d'une émission de France Culture ("Le Rêve américain", 1976).
Ecouter en suivant ce lien.
• Jim Harrison, Un sacré gueuleton. Manger, boire et vivre
Lecture par Jean-Quentin Châtelain
Montage du texte : Sylvie Ballul
« Quand la vie décide de m’accabler, je sais que je peux faire confiance à un Bandol, à quelques gousses d’ail et à Mozart. » Jim Harrison
Dans ses textes consacrés à la gastronomie, Jim Harrison apparaît érudit et vorace mais avec une faim aussi imprégnée d’élégance que de poésie. Dans sa langue étourdissante, il livre des recettes (de vie) enthousiasmantes, inattendues et dézingue au passage les critiques gastronomiques (et littéraires !), les oenologues et les bouffeurs de ketchup. Comme revenu du royaume des morts, Harrison chante dans ce bel autoportrait son amour des grands espaces, de la liberté, de l’amitié, du bon vin et son allergie à la haine et au racisme. Un régal absolu !
Pour évoquer ce poète hors normes – et notamment faire entendre le récit d’un repas d’anthologie composé de 37 plats – il fallait un comédien hors normes. Le prodigieux Jean-Quentin Châtelain, roi du monologue au théâtre (il a interprété Kafka, Pessoa, Kertész, Ajar, Cendrars, Rimbaud…), incarnera Big Jim pour un festin littéraire à déguster avant les fêtes.
À lire – Jim Harrison, Un sacré gueuleton. Manger boire et vivre, traduit de l’anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent, Flammarion, 2018.
Écouter cette lecture du vendredi 20 décembre 2019 à la Maison de la Poésie de Paris
• Édith Azam et Julien Blaine,
performance à l'Asso 7, Mont-de-Marsan, 2012
A regarder en cliquant sur ce lien.
/ARTS/
• En remontant la rue Vilin de Robert Bober (1992):
Classée en 1863, une petite rue de Ménilmontant, à Paris, est déclarée insalubre et est détruite 100 ans plus tard. Elle est remplacée par un jardin. L'écrivain Georges Perec y a vécu enfant et avait, en 1969, projeté de décrire, douze ans durant, le devenir.
Robert Bober a retrouvé près de 600 photographies qui racontent la vie tranquille de cette rue et sa démolition lente et systématique. La rue Vilin se reconstitue alors devant nous comme dans un puzzle. Le film est tout à la fois la reconquête d'un espace de vie, une réflexion sur le regard et un hommage de Robert Bober à son ami Georges Perec.
Regarder ce film en cliquant sur ce lien.
• Delaperche, une découverte au musée des Beaux-Arts d'Orléans
Le musée des Beaux-Arts d’Orléans offre une incroyable découverte ! Jean-Marie Delaperche est un artiste majeur né à Orléans en 1771, resté dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui et redécouvert en 2017 seulement. Cette exposition présente 91 dessins, véritables petits tableaux dignes des plus grands artistes de son temps. Olivia Voisin, directrice des musées d'Orléans et commissaire de l'exposition, nous invite à un fascinant voyage à la redécouverte de cet artiste. Exposition "Jean-Marie Delaperche, un artiste face aux tourments de l'histoire" 1er février - 14 juin 2020 Musée des Beaux-Arts d'Orléans - 1 rue Fernand Rabier, 45000 Orléans
« La carrière des frères Delaperche serait restée dans l’ombre sans la découverte en 2017 de 90 dessins dignes des plus grands artistes de leur temps et dont trois portaient la signature de l’orléanais Jean-Marie Delaperche (1771-1843). De l’acquisition de ces dessins, grâce au fonds du patrimoine et à une campagne de mécénat participatif, jusqu’à aujourd’hui, le musée des Beaux-Arts a reconstitué au gré des archives la vie tumultueuse de ce peintre, de son frère et de leur mère qui assistent en témoins de leur temps, pinceau à la main, à la mort de Louis XVI, à la campagne de Russie, à la chute de Napoléon puis à celle des Bourbons. »
Faire à son tour cette découverte en suivant ce lien.
/MUSIQUE/
• Hersant - Cantique des trois enfants dans la fournaise
La Maîtrise de Radio France dirigée par Sofi Jeannin, les pages, les chantres et les symphonistes du CMBV dirigés par Olivier Schneebeli interprètent le Cantique des trois enfants dans la fournaise de Philippe Hersant. Enregistré le 21 février à l’Auditorium de la Maison de la Radio. Le Cantique des trois enfants dans la fournaise est une oeuvre composée par Philippe Hersant en miroir à la Messe à 4 Choeurs de Marc-Antoine Charpentier, elle en reprend les effectifs : quatre choeurs, instruments d’époque (baroque) et un cinquième élément (trois voix d’enfants solistes). Il s’agit d’une commande de la Maîtrise de Radio France et du Centre de musique baroque de Versailles, créée pour la première fois à Abbeville le 17 mai 2015 et enregistrée à l’occasion de ce concert à l’Auditorium de Radio France (aux éditions Radio France). Elle en reprend également la disposition spatiale en forme de Croix. Philippe Hersant, compositeur français né à Rome en 1948, est parmi les compositeurs les plus influents de notre époque. Tranchant avec le courant moderniste des années 70, sa musique s’inscrit dans la tonalité et demeure profondément personnelle, un style libre empruntant à de nombreuses époques musicales. Voici ce qu’il dit à propos de son oeuvre : “Les références à la musique baroque (que j’aime particulièrement) sont souvent présentes dans mon oeuvre, tant instrumentale que vocale. J’ai écrit plusieurs pièces pour viole de gambe, utilisé les cuivres anciens dans mes Vêpres, et rendu hommage à Marin Marais dans mon Trio, Variations sur la Sonnerie de Sainte-Geneviève. Je vais sans doute plus loin encore avec ce Cantique, en n’utilisant que des instruments d’époque et en m’inscrivant ouvertement dans une tradition baroque. Olivier Schneebeli, directeur des Pages et des Chantres du Centre de musique baroque de Versailles m’a fait découvrir à cette occasion les Poésies d’Antoine Godeau, évêque de Grasse et poète mystique, me suggérant de mettre en musique un de ses poèmes. J’ai longuement hésité, puis suis finalement tombé sur une longue et très belle paraphrase du Livre de Daniel, qui m’a semblé parfaitement convenir. Le Cantique des trois enfants de la fournaise se souvient du chapitre 3 du Livre de Daniel, dans la Bible : Nabuchodonosor, roi de Babylone, fait jeter dans une fournaise ardente trois jeunes garçons juifs parce qu’ils refusaient de se prosterner devant sa statue. Marchant au milieu des flammes, Sidrach, Misach et Abdénago entrent en prière, bénissent Dieu et chantent la beauté du monde, des astres, des éléments et des créatures. Un ange leur apparaît au milieu de la fournaise et les sauve.”
Écouter et voir le concert en suivant ce lien. (un concert de 2019)
On peut lire le poème d’Antoine Godeau (1605-1672), en suivant cet autre lien
• Cannonbal Adderley, Love for sale
Aujourd’hui, un classique, encore… C’est le 1er mai : roue libre…
La trompette de Davis au mieux de sa transparence. Très belle introduction au piano (on réécoutera Hank Jones en solo)
Cannonball Adderley
Love for Sale
A écouter en cliquant sur ce lien.
Album: Somethin' Else (1958)
Cannonball Adderley — alto saxophone
Miles Davis — trumpet
Hank Jones — piano
Sam Jones — bass
Art Blakey — drums
Written by Cole Porter
When the only sound in the empty street
Is the heavy tread of the heavy feet
That belongs to a lonesome cop
I open shop
When the moon so long has been gazing down
On the wayward ways of this wayward town
That her smile becomes a smirk,
I go to work.
Love for sale, appetizing young love for sale
Love that's fresh and still unspoiled
Love that's only slightly spoiled
Love for sale
Who will buy?
Who would like to sample my supply?
Who's prepared to pay the price
For a trip to paradise?
Love for sale.
Qui est prêt à payer le prix
Pour un voyage au paradis ?