Dans mon dernier billet sur les gains de Google par page vue et par visiteur, il y a quand même un chiffre astronomique qui ressort : 4,3 milliards de pages vues par jour !!!
Évidemment, cela veut dire - je suppose - 4,3 milliards de pages vues chaque jour sur l'ensemble du réseau de contenu de Google, qui comprend aussi bien les milliards de pages de résultats générées par le moteur de recherche que les centaines de milliers de "partenaires" - sites et pages Web, blogs, forums, réseaux sociaux, etc. -, sur lesquels s'affichent les pubs AdSense/AdWords :
Il n'existe pas plus grand réseau de publicité contextuelle au monde.
Ajoutez à cela le monopole de Google dans la vidéo avec YouTube, et vous comprenez aisément qu'il ne reste pas grand chose aux autres...
Il y avait toutefois un secteur où Google profileur en série était largement surpassé, notamment par Yahoo! : le "display advertising", ou affichage de bannières, de boutons, de fenêtres pop-up, de pubs en flash, etc.
Un retard largement récupéré grâce à l'intégration de Doubleclick qui affiche la bagatelle de ... 10 milliards de pubs ... par jour !
Et encore, ça c'était avant l'acquisition par Google, dont nous avons vu la part prépondérante de Doubleclick dans les affichages publicitaires :
Le tableau ci-dessus aide d'ailleurs à comprendre les grandes manœuvres auxquelles se livrent actuellement les acteurs cités dans le tableau : Yahoo!, Microsoft, Time Warner Network / AOL et Fox Interactive Media / Myspace.com.
Et à mieux saisir pourquoi - vu qu'au final aucune forme d'accord ne semble plus possible entre Microsoft et Yahoo! - Microsoft se tourne aujourd'hui vers AOL et Yahoo! reprend contact avec Murdoch.
Microsoft qui ferait une erreur stratégique colossale à ne pas racheter Yahoo!, c'est mon avis. D'autant plus lorsque l'on voit que dans un C.A. annuel mirobolant de 67 milliards $, l'activité en ligne de Microsoft est pratiquement la seule déficitaire (en plus du secteur Entertainment & Devices), avec une perte de 488 millions $ sur l'année...
En outre, puisqu'il est acquis que Yahoo! accepterait la fusion à 33$ l'action, soit un chiffre global d'environ 47 milliards $, on se dit que ça ne représenterait jamais qu'un peu moins de 3 trimestres de C.A., et donc on comprend encore plus difficilement pourquoi Ballmer irait se lancer dans un deal avec AOL, nettement moins avantageux pour Microsoft à tous points de vue.
Et si c'est uniquement pour ne pas perdre la face, de toute façon c'est trop tard ! Ce qui ne l'empêchait pas de déclarer il y a quelques jours :
We love what we're doing today in search. If you go to www.msn.com you use our Live Search every day, every month, every year, every release we're making incredible progress in innovation, both on the results that you see, the user experience, the relevance, the advertising, and we love what we're doing, and we're going to drive forward in any event.
(...)
I can't really comment much about what's going on today with Yahoo, but I can tell you that with or without anything going on, on that front, I love what we're building. It's fantastic. If we can accelerate our strategy, great, but we're depending on our own guys, our own engineers, their brilliance, their efforts, their energy, that's what's going to and a lot of hard work, and a lot of patience, and a lot of tenacity, that's what's going to give us the breakthroughs versus Google.
L'important, c'est de garder l'optimisme !
À noter que dès le mois de février, tous ces acteurs étaient déjà présents dans mon petit glossaire pour mieux comprendre les dessous de l'opération Microsoft - Yahoo!
Comme si rien n'avait changé depuis ! En tout cas, quoi qu'il se passe, Google est tranquille pour un bon bout de temps, les concurrents qui lui feront de l'ombre doivent encore naître...