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30/04/2020 « L’étincelle sociale se ravive dans tous les secteurs » Par Cécile Rousseau

Publié le 30 avril 2020 par Particommuniste34200

Les mobilisations et les revendications, loin d’être mises en pause par le confinement, continuent de se déployer, de la santé aux commerces.

L es personnels en première ligne montent au créneau. Ce mardi, 70 soignants du centre psychiatrique le Vinatier, à Bron (Rhône), ont manifesté pour la quatrième fois contre la suppression de 120 lits. Comme le résume Marc Auray, responsable CGT sur place : « On est confiné, mais pas bâillonné, la lutte sera toujours la solution qui fait peur à nos dirigeants. » La charge de travail dans le secteur de la santé et du médico-social n’empêche pas la montée en pression de la contestation. Si les banderoles promettent de fleurir sur les bâtiments en ce 1er Mai, elles s’inscrivent dans la continuité des revendications d’avant-crise. Au CHU Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne), qui avait illuminé sa façade d’un « SOS » en février dernier, l’intersyndicale CFDT, CGT, FO et SUD vient de déposer un droit d’alerte pour danger grave et imminent. Présentés comme des héros par un gouvernement qui n’a cessé de tailler dans les effectifs et de rogner sur les moyens de l’hôpital public, les personnels, éprouvés par un mois et demi de surchauffe, réclament de souffler un peu.

« Il n’y a que le tiroir-caisse qui les intéresse ! »

Dans le commerce, également au front, les actions pour la défense des droits se multiplient. Dans la chaîne de hard-discount Lidl, les salariés ont été jusqu’à envahir la direction régionale, dont dépendent 55 magasins, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), le 21 avril dernier, pour exiger que les grandes surfaces ne baissent pas le rideau trop tard. Patricia Quinol , secrétaire régionale de la CGT, détaille : « Ils voulaient fermer à 20 heures au lieu de 19 heures en ce moment, alors que les salariés ont des problèmes de transports en commun, notamment pour venir dans le Val-de-Marne et dans les Yvelines. Nous avons obtenu gain de cause pour 14 magasins qui ne rebasculeront pas à 20 heures tout de suite. Il n’y a que le tiroir-caisse qui les intéresse ! L’enseigne fait de bons chiffres, mais nous n’avo ns eu le droit qu’à 600 euros de prime et à deux chèques-cadeaux de 100 euros à dépenser chez… Lidl ! » Dans ces entreprises, qui turbinent pendant la pandémie, les travailleurs aimeraient voir la couleur des profits. L’usine de fabrication de produits chimiques MSSA, située à Saint-Marcel, en Savoie, entame ainsi son 13e jour de grève pour réclamer la reprise immédiate des négociations annuelles obligatoires. Pour FO, les ouvriers doivent être « justement récompensés » pour avoir été contraints de maintenir leur activité au début de l’épidémie, alors que les mesures sanitaires n’étaient « pas satisfaisantes ».

Face à l’irresponsabilité patronale en matière de sécurité, chez FedEx et Amazon notamment, les syndicats ont été aux avant-postes pour faire simplement appliquer la loi. Alors que l’exécutif a érigé en principe la déréglementation du droit du travail et promeut la solidarité à tout-va, de nouvelles voix se font entendre. Près de 500 couturières professionnelles et amatrices sont mobilisées au sein du collectif Bas les masques, afin de rappeler la valeur de leur travail.

Pour Jackie Tadéoni, porte-parole du mouvement, il était temps de sortir de l’ombre. « Nous cousons bénévolement des masques et des blouses depuis le début de la crise, mais, là, il commence à y avoir des abus. Ça devient une industrie parallèle. À partir de quand on décide qu’un métier n’a pas de valeur pour être rémunéré ? On ne peut pas nous exclure. Si l’État réquisitionnait les sociétés du secteur, les couturières seraient embauchées et payées pour ça ! »

30/04/2020 « L’étincelle sociale se ravive dans tous les secteurs » Par Cécile Rousseau
30 avril 2020

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