En l’absence de toute nouveauté dans des libraires d’ailleurs
fermées pour la plupart, je vous entretenais la semaine dernière des
bouleversements survenus dans le calendrier des parutions. Ce jour-là, je n’avais
pas encore commencé à remodeler celui que vous trouvez en bas de cette page. Tout
ce qui était annoncé entre le 20 mars et le 19 mai, c’est-à-dire
pendant deux mois pleins, avait perdu toute signification.
Aujourd’hui, ça va mieux. Un peu mieux, seulement. Tous les
éditeurs n’ont pas encore communiqué les changements de dates pour leurs mises
en vente, ceux qui l’ont fait ont, volontairement ou non, « oublié »
de préciser ce que deviendraient des titres qui avaient été prévus à une
certaine époque, celle d’avant le covid-19, et ces absences m’ont parfois surpris.
Par exemple, où étaient passés, au Seuil, les ouvrages de
Maryse Wolinski (date annoncée : le 7 mai), de José Saramago (9 avril)
et de Maurice Olender (20 mai) ? J’ai posé la question, la réponse
est venue : ils sortiront respectivement le 3 septembre, fin octobre
et le 17 septembre. Rien n’est perdu pour eux.
Il n’en ira pas de même, semble-t-il, pour les premiers
romans qui auraient pu, chez Gallimard, essayer de trouver leur place dans la
prochaine rentrée littéraire. Une rumeur persistante, dont on finira bien par
savoir si elle correspond à la réalité, les renvoie à plus tard, ou à jamais.
Aucun premier roman (je conserve le conditionnel pour l’instant) ne paraîtrait
donc en août sous la couverture blanche ornée d’un triple liseré.
Actes Sud, c’est tout à l’honneur de la maison arlésienne
(non, je ne joue pas sur les mots), présente sa rentrée en expliquant comment
elle s’est construite en raison des circonstances. Il y aura quatre romans qui
avaient été programmés pour ce moment fort de la vie littéraire (et économique
du livre). Et trois autres titres qui auraient dû paraître le 22 avril (La part du Sarrasin, de Magyd Cherfi) ou
le 1er avril (Le petit
polémiste, d’Ilan Duran Cohen, et Le
Bon, la Brute et le Renard, de Christian Garcin).
Bertrand Py conclut sa présentation ainsi : « Je
souhaite remercier ici les auteurs d’Actes Sud initialement prévus pour ce
programme d’août, dont les textes étaient prêts – et qui ont bien voulu
s’effacer, céder leur place, pour ne pas faire nombre. Nous reparlerons d’eux
en 2021. Cette rentrée 4 + 3 ne sera pas la leur – mais d’une
certaine manière elle leur est dédiée. »
Pas sûr que cela les consolera, mais c’est une autre
histoire, à moins que ce soit le début d’une histoire sans fin…
Du coup, la rentrée, dont
tout le monde, y compris les éditeurs eux-mêmes, s’accorde à dire qu’elle
devrait être resserrée en nombre de titres, risque de ne pas l’être tant que
cela !