Quatrième de Couverture :
Et si une famille royale régnait sur les Etats-Unis ?Note :
Quand les États-Unis ont arraché leur indépendance aux Britanniques, George Washington, général en chef des armées américaines, s'est vu proposer la couronne. Et, au lieu d'insister pour que son pays devienne une république... il a accepté ! Deux cent cinquante ans plus tard, c'est donc la maison Washington qui est à la tête de la première puissance mondiale. Comme la plupart des familles régnantes, elle compte une héritière et un fusible, une éventuelle remplaçante. L'une sera la future reine, l'autre est là pour servir son pays, mais seulement au cas où. Béatrice et Samantha savent depuis l'enfance ce que l'on attend d'elles. Mais elles ne sont pas n'importe quelles princesses. Elles sont américaines, et leur pays est né d'une rébellion...
À seulement vingt-et-un an, Béatrice, élevée pour régner, a la chance de devenir la première reine du pays, où jusque-là seuls des hommes pouvaient exercer le pouvoir... une réforme du droit de succession a bouleversé son existence, mais son avenir tout tracé devient soudain trop pesant pour elle. Quant à Samantha, elle se soucie peu de briser les règles d'une cour qui se soucie peu de ses incartades – jusqu'au jour où sa sœur est soudain sommée d'épouser l'homme dont elle est tombée amoureuse... Sans oublier Jefferson, le frère jumeau de Samantha, relégué au troisième rang dans l'ordre de succession alors qu'il aurait dû régner, et pris dans une redoutable rivalité amoureuse.
Déchirés entre leur devoir et des penchants bien humains, les membres de la famille royale américaine se débattent sous les feux des projecteurs et des réseaux sociaux. Personnages irrésistibles, luttes d'influence et secrets d'alcôve... Une duologie sensible et cruelle qui rappelle la série phénomène The Crown, la modernité en plus. Découvrez, sous la plume de Katharine McGee, les mystères de la famille la plus célèbre de l'Histoire, dont les peines et les drames se jouent sur la plus vaste scène qui soit : le monde.
♣♣♣♣♣Avis :J'ai lu ce roman il y a peu et il m'a plutôt bien plu. J'y ai même suffisamment accordé d'attention pour avoir envie d'en parler.
L'histoire est bien donnée dans le résumé : et si au lieu d'une présidence, les Etats-Unis étaient gouverné par une monarchie héréditaire ?
Partant de cette idée, l'auteur développe la vie de jeunes gens proches du pouvoir à notre époque.
Si on peut considérer cette histoire sans grande surprise, je pense qu'ici ce sont avant tout les personnages qui doivent être considérés.
En effet, le reste n'est que contexte et prétexte pour l'auteur de développer les personnalités de ces personnages dans un environnement un peu particulier. Car si il existe des monarchies, plus ou moins sous le feu des projecteur, de la part des USA ce seraient légèrement différent.
L'auteur s'est concentré sur quatre femmes. Si cela donne un ton plutôt féministe à l'histoire, cela a pour conséquence de laisser en retrait les hommes de l'histoire et surtout de faire passer l'un d'entre eux...pour un idiot un peu naïf. On va en reparler un peu plus loin.
Pardon pour le pavé à venir, mais j'ai très bien de détailler les quatre personnages principaux.
Je vous recommande cette histoire pour ces personnages même si l'histoire est plutôt linéaire et prévisible.
Commençons par Béatrice.
C'est l'aînée de la monarchie et depuis le décret de son grand-père, la future reine. Première femme à pouvoir accéder au trône elle porte un lourd poids sur ses épaules.
En plus de son rôle de future monarque, elle sera jugée pour être également la première femme à ce poste.En conséquence, ses parents ont tenté de la préparer du mieux qu'ils ont pu.
Mais, peut-être inconsciemment et surement parce qu'ils sont présentés comme avant tour au service de leur position, ils ont étouffé leur enfant.
Béatrice n'a eu que peu de possibilité de se développer réellement.
Elle est présentée comme une jeune femme extrêmement capable, dévoué et pleine des qualités que l'ont attend de la princesse héritière. Pourtant, elle est à part. Elle n'a pas eu ce qu'ont même eu son frère et sa sœur : un(e) ami(e) proche ! Elle a été isolée toute sa vie et on ne lui a jamais laissé la possibilité de respirer un peu.
Lorsqu'en plus on lui dit qu'elle doit se marier pour contrer une partie des critiques qui suivront son accession au pouvoir c'est la goutte d'eau : cette alliance ne laisse aucune place aux sentiments au moment même où elle découvre l'amour.
Déchirée entre son devoir et son cœur, la jeune femme est bien seule.
J'ai eu beaucoup de peine pour elle qui se retrouve vraiment seule, sans soutient. Même si ses parents lui portent de l'amour, ils ne voit en elle que l'héritière et ne sont pas tellement à l'écoute de la jeune femme qu'elle est.
De plus, à rentrer dans le moule elle s'est forgée l'image d'une jeune femme parfaite, mais distante. Par conséquent, elle n'a vraiment aucun soutient pour la conseiller ou même la distraire et lui permettre de souffler.
Si sa position est enviée et qu'elle est vraiment aimée de ses parents, elle est malheureuse. C'est un personnage pour qui j'ai eu beaucoup d'empathie car elle essaye vraiment de faire "ce qu'il faut" au détriment d'elle même. Et même là, il est facile de dire "elle a de la chance", "elle n'a pas à se plaindre" etc.
Passons maintenant à Samantha.
Sœur cadette de Béatrice, jumelle de Jefferson, elle est finalement peu développée en elle même. En effet, on la découvre plus par rapport à ses actions ou le regard des autres. Mais les "incursions" dans ses pensées vont nous permettre de voir au-delà de l'image qu'elle renvoie et de mieux la comprendre.
Elle se considère comme la "remplaçante" de sa sœur et comme une source de déception pour ses parents. Voyant son aînée si "parfaite" et encensée par son entourage, elle a décidé de prendre le contre-pied. Elle ne sera jamais aussi belle, sophistiquée et "royale", alors elle fait le maximum de bêtise. Elle ne prend presque rien au sérieux.
Mais on comprend que derrière cette façade il y a une petite fille qui n'a pas eu la chance de voir combien elle avait de la valeur pour elle-même. Vers la fin du roman, on comprend que son père l'estime, la voit comme intelligente etc., mais que Samantha n'a jamais vu cela de la part de ses parents. Elle qui se croyait invisible et source de déception, comprend que ce n'est pas le cas. Mais cette faiblesse de la part de ses parents - pour ne pas avoir su lui montrer à quelle point elle comptait pour eux - l'ont affaibli et blessée.
Il faudra deux discussions et plusieurs événements qui ne la concerneront pas directement, pour qu'elle commence à prendre du recul et avoir un regard plus clair sur ce qu'il se passe et sa propre position.
Elle va mûrir d'un coup et surtout réaliser à quelle point elle a de la valeur pour elle-même et pas simplement comme "pièce de rechange".
La romance qui la concerne n'est que peu intéressante en soi même si cela permet à l'auteur de montrer des aspects de Sam plus humains et moins "royaux".
Au tour de Nina.
Nina est la meilleure amie de Sam depuis qu'elles sont petites et que l'une de ses mères est entrée au service de la royauté. Elle est issue d'un couple homosexuel et hispanique, autant dire que l'auteur coche bien ses cases, mais pourtant c'est présenté comme "un fait". Cela ne sert ni de dessert l'histoire. Positif à mon sens car comme dans la vie, est-ce important qu'elle ait deux mères ? Non, c'est son histoire, point final.
Mais revenons à Nina. Elle est issue d'une famille "normale" mais fréquente le pouvoir depuis toujours. Elle connait bien les jumeaux, a vu Béatrice grandir et connait bien la famille au pouvoir. Pourtant elle n'a jamais considéré faire partie de ce monde. Sam l'a toujours inclus dans ses frasques, ne l'a jamais mise à l'écart, mais Nina a toujours eu l'impression d'être en décalage.
De cette impression, on en retient une jeune femme fragile et timide qui préfère être en retrait plutôt que de prendre les choses en mains. Si elle s'estime fiable et pleine de bon sens, elle perd clairement tout ses moyens près du pouvoir.Elle n'a pas vraiment cherché à faire en sorte d'être à l'aise dans le monde de sa meilleure amie.
De ce retrait, et de cette absence de combat de sa part, va venir la plus grande part de ses malheurs. Elle ne s'est jamais battu pour ce qu'elle voulait et va fuir devant la difficulté. Malgré son amitié avec les jumeaux, sa connaissance des lieux et des jeux de pouvoirs, elle se place d'elle même en position d'infériorité et préfère fuir plutôt que d'affronter les difficultés.
Si Nina est le personnage avec lequel on pense s'identifier le plus spontanément, elle est celle qui m'a le plus agacé. En effet, son côté Caliméro m'a dérangé et j'avais envie de la secouer. Jamais Sam ne l'a mise à l'écart, mais elle n'a jamais essayé de lui parler de ce qu'elle pouvait ressentir. Quand elle aura des soucis, elle préfère s'isoler plutôt que d'en parler. Et plutôt que de se battre pour celui qu'elle aime, elle s'estime perdante et préfère tourner les talons.
J'espère que dans le second roman elle va se secouer un peu et se révéler parce que pour l'instant ce n'est pas un personnage spécialement attachant.
Passons enfin à la dernière jeune femme : Daphné.
Daphné est l'archétype de la fille que l'on déteste. Vous savez, ce personnage de film/série US qui est parfait et que l'on déteste ? C'est ça.
Sauf que comme pour les autres, il y a plus que ce rôle facile d'antagoniste.
Daphné fait partie de la "petite noblesse" mais ses parents sont dévorés par l'ambition et voit en leur fille un moyen de progresser dans l'échelle sociale. Toute la vie de Daphné a été construire par ses parents dans ce seul but.
Elle est belle, sait s'habiller, se tenir, etc. Elle fait tout ce qu'il faut (bénévolat ...), connaît les titres et les règles de la vie mondaine... mais n'a rien d'autres. Car tout est pensé, prévu pour l'objectif final fixé par sa famille. Elle doit s'élever et elle ne vaut rien. Si elle ne réussit pas quelque chose, c'est qu'elle est une moins que rien. Sa mère ne voit que le succès et lui apprend qu'écraser les autres et parfois le seul moyen d'y arriver.
Elle ne veut qu'une chose, devenir princesse. Pour cela elle doit épouser le prince Jefferson, le frère jumeaux de Samantha. Toute sa vie, elle a tout fait pour être parfaite et attirer son attention. Lorsqu'elle réussira à entamer une relation avec lui, elle vit trois ans de bonheur. Pour le pays et le monde, elle sera l'épouse parfaite.
Mais Jeff finira par lui tourner le dos.
Désavouée, Daphné sera alors poussé par sa mère pour remédier à la situation par tout les moyens nécessaire.
Et c'est là que se passe le point fort de ce personnage. Même si ses actions sont immorales, d'une bassesse infinie et sont clairement pitoyables, elle n'a pas le choix. Elle a été façonnée et élevée dans un unique but. Elle n'est pas une personne mais un moyen pour ses parents. En dehors de cet objectif, elle n'est rien.
Elle inspire de la pitié car comme les autres, elle se retrouve piégée dans une situation qui lui a été imposée. Bien sûr, contrairement à Béa elle n'a pas cette aura de "sympathie" car elle agit clairement mal, pourtant je lui souhaite de finir par trouver le bonheur et par réussir à se détacher de sa mère qui est toxique. Elle fait du mal aux autres, mais c'est le genre de personnage qui aurait besoin d'aide pour sortir de son schéma et réussir à avoir un happy End.
Un petit mot sur les hommes de ce roman. Ici il y a le Roi, Jefferson, le meilleur ami de ce dernier, l'amour de Béatrice et enfin le fiancé de l'héritière du trône.
Ces hommes ont été volontairement mis en retrait de façon à ce que ce soit les femmes qui soient sur le devant de la scène. L'auteur montre ainsi qu'elles sont tout aussi importante que les autres et a choisi d'orienter son roman d'un point de vue féminin.
Mais si je comprends ce choix littéraire, je regrette un peu qu'il est pour conséquence de les laisser autant en arrière. On ne sait rien de l'amour de Béatrice, Ethan n'a presque pas droit à la parole alors qu'il a un rôle majeur dans la vie de l'une des femmes, Jefferson passe pour un pantin.
Ce dernier surtout est une déception. Pendant masculin de Samantha, il n'a pourtant pas la maturité qui est accordé à sa sœur. Jamais il n'a droit à la parole pour nous aider à le comprendre : comme le peuple, nous n'avons que ce que les autres voient de lui. Ce qu'il est pour sa soeur ou pour Daphné.
C'est dommage, car il cristallise beaucoup d'actions et de réactions, mais sans avoir de profondeur.
J'aimerai bien que l'auteur lui donne une chance de gagner en profondeur et de devenir un personnage et plus simplement un figurant.
Mais honnêtement, c'est Ethan qui me frustre le plus. On sait qu'il existe, mais il est à peine esquissé, alors qu'il y a clairement de quoi le mettre autant en avant que Nina.
En bref, ce roman m'a beaucoup touché et j'ai aimé suivre ces différentes jeunes femmes si différentes. Je lirai la suite avec plaisir même si oui, je suis d'accord, il n'y a pas grande surprise ou originalité dans ce roman.
C'est linéaire, mais cela ne m'a pas empêché de le lire avec plaisir et de continuer à y réfléchir une fois terminé.
Infos :
- American Royals
- American Royals #1
- Katharine McGee
- Lumen (septembre 2019)
- 562 pages
- 16 € (broché) - 9.99 € (numérique)
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- American Royals
- Majesty (septembre 2020)