AFP 11/7/2008 : "Qui n'a jamais été fasciné par la quête du Graal? Des intrigues amoureuses de Lancelot en passant par la magie de Merlin, les légendes arthuriennes dévoilent leurs mystères cet été à Rennes dans une exposition inédite et un congrès de 300 spécialistes venus du monde entier."Le Roi Arthur a fait couler beaucoup d'encre et de peintures, et ce n'est pas fini!", résume Sarah Toulouse, commissaire de l'exposition qui s'ouvre le 15 juillet pour six mois au centre culturel Les Champs Libres et intitulée Le Roi Arthur, une légende en devenir. Mêlant pouvoir, amour et magie, ce mythe a irrigué bien des imaginaires: "Vous trouvez la légende arthurienne partout: Gotlib en a fait une planche, on la trouve aussi dans le film Shreck III...", égrène la commissaire.La légende arthurienne, dont la France et la Grande-Bretagne se partagent la paternité au XIIe siècle, a essaimé dans toute l'Europe, et chaque pays s'en est approprié une part, comme l'Allemagne avec Wagner et son opéra Parsifal. Si les plus anciennes traces d'Arthur remontent au VIIe siècle, comme "grand chef de guerre", c'est un historien anglais, Geoffroy de Monmouth, qui le fait apparaître comme un "roi" au XIIe siècle. Puis, raconte Mme Toulouse, le français Chrétien de Troyes a "retravaillé à sa sauce" et en fait un héros de roman. Si le Roi Arthur, personnage de légende, est bien anglais, d'autres figures du mythe, comme le chevalier Lancelot et le magicien Merlin, sont français.La bibliothèque de Rennes possède parmi ses trésors un manuscrit arthurien enluminé datant de 1220, "très rare", qu'elle présentera aux côtés d'autres manuscrits, peintures, ivoires ou broderies... venant de plus d'une quarantaine d'institutions extérieures et de collections privée."A l'époque, tout le monde voulait son manuscrit arthurien", lance Mme Toulouse. Il en existe environ 200 dans le monde. A l'université de Rennes II, Denis Hüe, professeur de littérature médiévale, travaille sur la traduction de ce manuscrit, rédigé en ancien français et annoté au XVIe. En même temps, il oeuvre, avec la spécialiste Christine Ferlampin-Acher, à l'organisation du 22e congrès de la société internationale arthurienne qui réunira près de 300 spécialistes du 15 au 22 juillet, avec en toile de fond l'idée de faire de Rennes "une plateforme pour études arthuriennes".Cette confrérie de spécialistes a été lancée il y a soixante ans à Quimper. Car la Bretagne abrite, avec la forêt de Brocéliande, de hauts lieux de la légende, comme le tombeau de Merlin et le Val sans retour où la fée Morgane voulut enfermer les chevaliers infidèles. Pour M. Hüe, qui travaille avec ses collègues sur une banque de données destinée aux chercheurs, "c'est bien qu'une manifestation savante comme le congrès ait des relais grand public" avec l'exposition. Car le manuscrit de 1220 côtoie à l'exposition des extraits du feuilleton déjanté Kaamelott, fondée sur la légende arthurienne et diffusé sur M6 avec succès, une série que Mme Toulouse juge "extrêmement bien documentée". Le site "Les Champs Libres" Arthur L. (merci à Tuttiquanti)