"Kedma" d'Amos Gitaï

Publié le 20 juillet 2008 par Anom Yme

"Kedma"
Film Franco-Israélien
De : Amos Gitaï
Avec : Andrei Kashkar, Menachem Lang et Nikol Varom

Genre : Drame
Durée : 1 h 40 min
2002

Synopsis : Kedma est le nom d'un bateau, celui d'un étrange cargo rempli d'immigrants candidats au retour vers l'Eretz Israël tant révé. Nous sommes en mai 48 : les Britanniques n'ont plus qu'a attendre deux semaines pour déguerpir. En attendant, ils font semblant de veiller sur leur mandat. Pendant ce temps, les arrivants juifs du monde entier s'entretuent déjà avec une population arabe hostile à leur venue. Suivez l'arrivée des voyageurs du Kedma, dans la peur, l'espoir, le sang et la guerre. Le tout, sous couvert de réapropriation d'une terre qui était leur voilà deux mille ans. 

Critique : Le monde de Gitaï est exigeant, parfois ennuyeux. Cette oeuvre met une fois de plus notre patience à rude épreuve, en particulier avec la première scène. Voulant faire prendre corps à ses personnages et à les rendre plus vivants qu'ils ne le sont, le réalisateur s'enferme dans un style trop intimiste pour en être internationaliste et donner une portée globale à son film. 

La tristesse des paysages et la faiblesse d'un décor quasi lunaire ne font qu'ajouter à notre désarrois. Pourtant, pour certaines scènes et certaines déclarations, le film est à voir. Les deux passages, qui valent à eux seuls cette heure et quart d'attente (le film est à voir pour son dernier quart d'heure) sont sûrement celles du dialogue houleux entre un Arabe et des membres de la milice juive, et plus encore, le final ; apothéose critique d'un film qui tente de trouver une raison autant à la guerre qu'à la paix. 

Le dialogue entre l'Arabe dépossédé et les membres de la milice, revanchards à souhait à la recherche d'un camp ennemi est grand : "Ici, nous resterons malgré vous, comme un mur. Nous laverons les plats dans les bars, nous remplirons les verres pour les seigneurs, nous nettoierons le carrelage des cuisines sombres afin d'arracher le pain pour nos enfants d'entre vos griffes bleus ! Ici, nous resterons malgré vous, comme un