Les italiens ne sont pas en reste sur Netflix avec Il Processo, nouvelle série judiciaire reprenant les codes du thriller classique du genre sur la plateforme. Cependant, Il Processo n’est pas une création originale de Netflix mais une série dont les droits internationaux ont été acheté à Mediaset. On retrouve cependant dans Il Processo des éléments narratifs connus, qui ne sont pas toujours ce que j’attendais de ce genre de séries. Notamment car elle privilégie par moment la technique judiciaire plutôt que les sentiments de ses personnages ce qui peut aussi rapidement nous détacher du récit. Les huit épisodes de cette première saison sont donc ceux du procès de Linda, riche héritière jalouse de la liaison de la jeune femme avec son mari (et qui se trouve être la maquerelle du réseau d’escortes dont Angelica faisait partie). L’idée de créer des personnages qui se rassembler est une bonne chose mais Il Processo fait l’erreur d’avoir du mal à les relier intelligemment par l’émotion. Car la série est assez froide. Elle veut certes rester proche de son univers judiciaire et surtout coller au genre et ses inspirations modernes (notamment venues du style nordique) mais on aurait mérité un approfondissement des relations entre les personnages, tout du moins sur le plan émotionnel.
Le meurtre d’une jeune escorte touche une procureure liée à la victime, un avocat ambitieux et une suspecte qui clame son innocence.
Pourtant, Il Processo développe malgré tout le portrait de personnages intéressants. Notamment Elena Guerra, notre procureure ou même de Ruggero Barone, l’avocat de Linda qui s’avère au fond être l’un des personnages les plus intéressants de cette saison. Car de son côté, Elena a plutôt tendance à user et abuser d’expression de visages pas forcément très engageantes. On a l’impression qu’elle est en pleine dépression constante, ce qui n’aide pas à s’attacher à son personnage. Côté rebondissements, il n’y a rien de très novateur dans la série non plus. Cela se suit sans déplaisir car les scénaristes savent ce qu’ils racontent mais ne sortent pas suffisamment des sentiers battus du genre judiciaire.
Je trouve que Il Processo a plus ou moins les mêmes défauts que la dernière série de Apple TV+ Defending Jacob. Une idée sympathique sur le papier qui finit par devenir quelque chose de classique à l’écran. Créée par Alessandro Fabbri (1992, Le garçon invisible), ce dernier tente donc de découper son récit autour de personnages liés à la mort de l’adolescente. Sauf que les liens sont là aussi assez mal définit dès le départ ce qui a du mal à rendre le récit aussi clair et limpide qu’il aurait dû être. Alors que l’on passe énormément de temps à décrypter un récit qui traine en longueur par moment, le côté judiciaire du produit fonctionne assez pour que Il Processo sache se renouveler quelques fois. J’avais peut-être aussi des attentes trop élevées, notamment car je suis un grand fan des fictions judiciaires, surtout quand elles se déroulent dans d’autres pays et nous permettent de comprendre les rouages de ceux-ci.
Il Processo n’apporte pas grand chose de ce côté là non plus car la saison laisse un arrière goût de superficialité. Il y a pourtant beaucoup de choses qui nous sont contées mais j’ai eu l’impression à la fin de ne pas avoir appris grand chose. C’est comme manger un hamburger chez McDonald’s, c’est consommer des calories vides qui donne l’impression que l’on est rassasiés. Il Processo c’est la même chose. Il y a plein de bons trucs et une idée de départ qui donne envie mais qui au final ne laisse pas d’impression grandiose.
Note : 5/10. En bref, aussitôt vue aussitôt oubliée ? Certainement. Thriller judiciaire classique et montée de façon simpliste sans réellement apporter de profondeur (notamment émotionnelle).