Chris Hemsworth devient Tyler Rake, Extraction outre-Atlantique, pour Netflix avec ses épaules musclées. En résulte rien de moins qu'une série B efficace.
Un mercenaire est engagé pour secourir le fils d'un baron du crime kidnappé par un rival. Après avoir été le responsable des cascades de Civil War et de Endgame, Sam Hargrave réalise son premier film, sous la tutelle des frères Russo, à la production et l'écriture de ce Tyler Rake, également adapté du comics Ciudad d'Ande Parks et des Russo susnommés. Une bonne série B musclée, pas trop prétentieus e.
A mi-chemin entre le cocaïné 6 Underground ou le mou de la guiche Spenser Confidential, Extraction (ou Tyler Rake décidément) se pose sans prétention comme un film d'action débridé qui ne s'embarrasse pas d'un postulat narratif révolutionnaire. On obtient tout de même un actionner burné qui se respecte mais sans être révolutionnaire non plus, restons honnête. Un entre deux plutôt bon enfant, manichéen et patriotique à souhait, un pur produit stéréotypé qui se regarde bien en cette morne période.
Extraction en douceur
Rebondissements hyper prévisibles, personnages caricaturaux à souhait, Tyler Rake nage dans le tout venant de l'actionner bas du front, surtout quand un seul bonhomme parvient à venir à bout d'une armée avec son seul M16. Preuve en est que les militaires américains ne subissent aucune compétition des forces armées étrangères, surtout quand la police locale, évidemment corrompue, est évidemment atteinte du syndrome du stormtrooper. Mal engagés, véritables pions sacrifiés par centaines, les indiens rivalisent également de vétusté, tant dans les décors poussiéreux qui puent le misérabilisme que dans l'hygiène de ces antagonistes aux dents aussi noir que leur âme de méchants. Classique.
Pourtant, si on met temporairement de côté l'innombrable pluie de balles meurtrières, le long-métrage verse gentiment dans l'émotionnel en tendant vers le road-movie express. Sans compter sur le caméo de David Harbour ou du réalisateur, la performance du jeune Rudhraksh Jaiswal galvanise celle d'un Chris Hemsworth testostéroné qui gagne ici un passif larmoyant pour accentuer l'empathie d'un archétype sans grand relief. Alcoolique et désabusé, le géant blond devient attendrissant malgré son boulot sanguinaire.
A ce titre on sent que Sam Hargrave prend doucement la route tracée par ses pairs Chad Stahelski ou David Leitch, fameux coordinateurs de cascades et eux-mêmes cascadeurs qui mettent à profit leur connaissance des bagarres pour apporter un soin particulier aux scènes d'action. Pour Tyler Rake, il nous sort lors du premier tiers du film un (faux) plan séquence magistral de près de 12 minutes où Chris Hemsworth se prend pour John Wick lors de gunfights et d'une course poursuite motorisée d'une lisibilité et d'un dynamisme exemplaires. Une réussite brutale et convaincante, très exagérée mais rafraîchissante.
Après avoir mis son cerveau sur off, on peut facilement se laisser charmer par ce Tyler Rake, gentil film d'action burné et passablement réussi.