La gestion de la crise du Coronavirus est un fiasco mêlant arrogance, infantilisme, répression, lâcheté, inconsistance et incompétence. Et maintenant voici les prémisses de la fin de la démocratie.
Ailleurs en Europe, à l'exception notable de l'Espagne, les chefs de gouvernement n'apparaissent pas aussi fragilisés et nuls qu'en France. Angela Merkel se distingue par sa prudence, confortée par la situation hospitalière d'un pays qui a renié et économisé sur beaucoup de choses mais par sur ses hôpitaux publics ou privés. Les chefs de gouvernement italien, belge, néerlandais, suédois s'en sortent bien, malgré des difficultés parfois plus graves qu'en France comme en Italie ou en Belgique ou la surmortalité est impressionnante. Même au Royaume Uni, où Boris Johnson et son équipe ont agi comme des clowns inconséquents, l'équipe au pouvoir a changé son fusil d'épaule et rencontre désormais un soutien sondagier hallucinant.
Macron se distingue, il n'est dépassé dans le ridicule macabre que par Donald Trump.
Le clown de la Maison Blanche inonde les réseaux sociaux et les ondes télévisuelles de ses interventions et conseils médicaux que d'aucuns prennent à la lettre. L'un des plus terribles fut son conseil de la semaine de s'exposer aux UV ou d'avaler du désinfectant. Un fabricant de désinfectants a du déconseiller publiquement de boire de ces produits. Des scientifiques se sont indignés. Trump, mal à l'aise, a expliqué que c'était du sarcasme le lendemain. Cet homme est un idiot, un jugement de sa mère.
Si le Trumpisme est un sarcasme permanent, la Macronie est une une pièce de théâtre, la tournée d'un petit homme qui se montre en costume, le teint de plus en plus orangé, dans des installations que d'aucuns qualifieraient d'art contemporain tant elles nous éloignent de la réalité.
Nous avions eu Macron déguisé en aviateur, en militaire, en marin. Macron en DJ, Macron dans les bras de deux hommes torses nus. Le voici sans masque face à des employés masqués, ou dans un super marché déserté. Ou bien les chaussures sous plastiques dans une usine de tomates industrielles.
Quand il reçoit des journalistes à l'Elysée, ces dernier le trouve "affalé". Il y a aussi ce bronzage irrégulier qui interpelle, comme la dépigmentation accélérée du côté gauche de la barbe d'Edouard Philippe.
Pour le 14 juillet, Macron laisse fuiter qu'il cherche à faire un "grand discours de refondation" en lieu et place de défilé. Mais qu'est ce qu'on se fiche de savoir si Macron pense à des discours ? En Seine Saint-Denis, on craint des émeutes de la faim. A Marseille, des collectifs de quartier nourrissent des milliers de citoyens défavorisés.
Les sous-doués à l'Elysée
Le chefaillon de guerre s'indigne qu'on porte plainte contre sa tenue des élections municipales. François Bayrou lui vient en aide avec un gros mensonge par omission: Macron a maintenu le scrutin faute de consensus politique pour les reporter. Le 14 mars, l'Italie voisine comptait pourtant déjà 22 000 infectés, dont 1400 morts, l'épidémie est déjà galopante, l'Italie entièrement confinée, mais en France, Macron n'a pas agi pas, n'a rien dit de la gravité de la maladie aux partis politiques qu'il avait convoqué. C'est de l'incompétence criminelle.
Maintenant qu'il annoncé, sans préparation, un "horizon de déconfinement" au 11 mai, sa brochette de ministres nage en plein désastre.
Macron parle clairement si flou que ses ministres sont désemparés.
- Dimanche dernier, Édouard Philippe a convoqué la presse et les Français devant leur poste de télévision un dimanche vers 17 heures pendant 2h30 pour ne rien dire de concret. Aucune annonce, aucune nouveauté, le ministre meuble et cache son désarroi devant la tâche impossible.
- Lundi, la porte-parole du gouvernement souligne l’absence de "consensus scientifique" au sujet du port du masque par l’ensemble de la population pour lutter contre le coronavirus. Quelques heures plus tard, sa collègue des transports promet la réouverture prochaine de la moitié des transports publics ... à condition que les passagers portent des masques pour y accéder... Et le Conseil Scientifique réclame le port du masque obligatoire pour les élèves à compter du 11 mai.
- Olivier Véran refuse de verser une prime aux ambulanciers, et rogne sur celles des infirmières dans les zones moins exposées au virus.
- La ministre de l'Environnement refuse toujours des masques de protection aux éboueurs - "inutile" explique-t-elle. La Ville de Paris a révélé que 2 éboueurs sont morts du COVID-19.
- Le surlendemain, son ministre de l’Éducation nationale dévoile sans crier gare un planning de rentrée des classes précis, dangereux, irresponsable, et impossible à tenir par les établissements: d'abord les maternelles, le public le moins apte à se protéger, puis les primaires. Et sur la base du volontariat.
- Vendredi, Le Maire, ministre de l'économie, raconte tout et son contraire: "nous sommes favorables à ce que le 11 mai, tous les commerces puissent rouvrir." Mais, "en même temps", pas dans toutes les régions, pour "tenir compte des situations sanitaires régionales différentes". Faudra-t-il des laisser-passer régionaux ?
- Le même Le Maire ne sait quoi bafouiller pour justifier le versement de dividendes par des entreprises ayant recours au financement public de chômage partiel comme Vivendi.
- Samedi 25 avril, encore Le Maire promet 7 milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat à Air France, en échange de "conditions de
rentabilité" car "c'est l'argent des Français, donc il faut qu'Air France
fasse un effort pour être plus rentable" (Le Maire exige-t-il un plan social ?), et "des conditions écologiques".
"Air France doit devenir la compagnie aérienne la plus respectueuse de
l'environnement de la planète" explique benoitement le ministre.
Sachant que le transport aérien est le transport les plus polluants (le
transport aérien émet 45 fois plus de CO2 de serre que le TGV, 15 fois plus que la moyenne des trains à
longue distance), le ministre nous prend-t-il pour des cons ?
A quand le procès ?
La Macronie ne sait toujours pas produire, ni acheter, ni même autoriser des tests grands publics. Or tester, pour mieux isoler les citoyens infectés et laisser tranquille les autres, est la seule et unique méthode efficace préconisée par la communauté scientifique pour un réel déconfinement. Même le quotidien du soir Le Monde, peu suspect de gauchisme, s'y est mis - la couverture claque comme un avertissement politique supplémentaire:"Dépistage du coronavirus : les raisons du fiasco français sur les tests".
L'Allemagne est en mesure de réaliser plus de 800 000 tests par semaine. En France, on en fabrique tout juste 50 000 par semaine. Cherchez l'erreur.
Et certaines solutions ne sont toujours pas évoquées : réquisition, nationalisation, augmentation des impôts des plus riches, gratuité de l'électricité et de l'eau pour les plus pauvres, annulation des loyers. Cette crise est plus grave et totalement différente de celle de 1929. Qui se rappelle que Franklin Delanoe Roosevelt, héritant de la gestion calamiteuse de la crise de 1929 par Herbert Hoover, avait décidé d'augmenter les impots des plus riches à 63 %, puis 79 % en 1936, 91 % en 1941 de leur revenu ?).
La fin de la démocratie ?
Le confinement a du bon pour la Macronie - les rues sont calmes, les citoyens sont disciplinés, ils gardent leur rage pour eux, ils s'habituent à sortir avec leur laisser-passer. Les flics ont tous les droits. Même l'Europe, cette référence des droits de l'homme, est désormais telle une prison géante: les frontières sont fermées, on ne laisse même pas passer les corbillards. Victor Orban a achevé de transformer la Hongrie en dictature en suspendant toutes les libertés sans que ses voisins ne daignent l'exclure des Conseils européens virtuels tels celui du 23 avril.
En France, la presse n'est libre que sur Internet, les parlementaires sont interdits d'hémicycle sauf en délégation (un élu pour représenter tout son groupe).
Le Virus, ce nouvel ennemi de l'intérieur, transforme chaque citoyen récalcitrant en traitre à la patrie.
Une femme qui avait abordé à la fenêtre une banderole "Macronavirus, à quand la fin ?" s'est vu offrir quatre heures de garde à vue au motif d'outrage au chef de l'Etat . Elle a été interrogée " sur l'affichage, ses opinions politiques, l'identité de ses colocataires."
Ce n'est pas un cas isolé: Mediapart a relevé d’autres cas de visites, à Paris, Marseille et Caen, de policiers auprès d’habitants confinés car ils avaient déployé sur leurs façades des banderoles à connotation politique depuis début avril.
C’est bien vous qui avez mis la banderole ?Les éléments les plus violents de la police peuvent frapper sans craindre trop de témoins. Pourtant, le nombre de violences policières documentées par des témoignages videos se multiplie à nouveau sur les réseaux sociaux. La police débridée par Castaner et 18 mois de répression ultraviolente avant le confinement tombe sans retenue ni politesse sur le moindre contrevenant qui n'exhibe pas son laisser-passer auto-rempli. Toulouse, Villeneuve-la-Garenne, "l'Etat ne tient plus ses flics".
— Oui.
— On est montés parce que votre banderole ne plaît pas à tout le monde. Il serait bon de la retirer. (source)
Elle frappe, menace, insulte, confisque quand on ne lui obéit pas.
L'excuse de l'état de guerre justifie la mise en parenthèse de la démocratie selon Macron. L'Allemagne voisine si souvent caricaturée n'a pas mis en œuvre d'état d'urgence.
Mardi 28 avril, le gouvernement fera voter par ses godillots la mise en place d'une application de tracking des déplacements de chaque citoyen. L'un des laquais de la Macronie avait proposé de la rendre volontaire mais de ne réserver les futurs traitements antiviraux qu'aux volontaires qui adopteraient la puce-espion. Cette application, promet le gouvernement, ne servira pas à "géolocaliser les populations et vérifier qu’elles respectent le confinement", mais à « signaler aux personnes qu’elles ont pu être en contact avec des malades du Covid-19 ». Qui croit encore les promesses du gouvernement en matière de libertés civiles ?
Déjà près de 400 drones sillonnent les airs pour surveiller, avec le soutien de reportages télévisés lénifiants. Et le ministère de l'intérieur vient d'en commander 650 supplémentaires.
Pas à pas, on s'habitue à un État policier.
#Macronavirus, à quand la fin ?
"À quel moment sait-on que l’on vit dans un monde dirigé par d’immondes raclures?"
Le Monolecte.