Les restaurateurs et leurs salariés se demandent légitimement à quelle sauce ils seront mangés. Seule profession à ne pas être fixée sur une date de reprise d’activité, ils seront très durement
touchés par la crise en cours. Un quart d’entre eux pourrait ne pas rouvrir et une part significative des établissements n’ont pas de modèle économique capable de supporter une baisse de 50 % de leur fréquentation.
Pour tenter d’éviter l’hécatombe, dans ce secteur comme dans tous les autres, le gouvernement a annoncé des aides financières massives.
Un plan de 110 milliards d’euros au total, repris par un projet de loi de finances rectificative. Une mobilisation colossale d’argent qui permet de prendre la mesure de la crise économique qui se prépare et qui donne le vertige après des décennies passées à entendre que les « caisses sont vides ».
Qui paiera le redressement de l’économie ?
En réalité les caisses ont été vidées par des politiques économiques et fiscales menées au profit de quelques-uns. Alors qui paiera le redressement de l’économie française après la crise ?
Le projet de loi de finances rectificative ne donne pas de réponse. Pire : la majorité a rejeté l’amendement communiste qui visait à interdire aux entreprises en lien avec des paradis fiscaux de recevoir l’appui de la puissance publique.
Selon un sondage BVA diffusé vendredi, 61 % des Français pensent que, suite à la crise sanitaire, le chef de l’État ne pas va modifier sa ligne politique.
Avec certitude, il ne le fera pas seul. C’est tout l’enjeu de la période. À défaut, l’addition pourrait s’avérer très salée pour le monde du travail qui aura déjà payé l’essentiel du coût humain de la crise.