Les mesures de sauvetage à l’attention des entreprises se multiplient de la part des acteurs publics au niveau local et national. Face à la crise économique et sociale qui s’annonce, les PME et TPE sont les premières concernées par le ralentissement de l’économie et certaines pourraient même être menacées de disparaître.
Mille neuf cent vingt-neuf. La crise économique mondiale la plus profonde avec 2008 serait comparable avec celle en passe d’advenir selon les mots du ministre de l’économie et des Finances Bruno Le Maire à la fin mars. Depuis, le confinement de la population a enfoncé un peu plus les entreprises dans une impasse inédite.
Début avril, Bruno Le Maire détaillait un plan d’urgence à près de 100 milliards d’euros. Ces mesures de soutien devraient engendrer la hausse du déficit public à 7,6% du PIB et la dette publique à 112% cette année. « Cette dette répond à un impératif : éviter les faillites d’entreprises et le naufrage de notre économie », a expliqué Bruno Le Maire.
Les entreprises en Occitanie font face à des difficultés jamais vécues. Dans l’Hérault, afin d’évaluer la situation actuelle et à prévoir pour les entreprises, la Chambre de Commerce et d’Industrie a établi une étude d’impact pour laquelle 1 300 chefs d’entreprise ont répondu.
Selon leurs chiffres, 90% des répondant se déclarent fortement impactés économiquement par l’épidémie, 79% ont observé des baisses de chiffres d’affaires supérieures à 50% et 77% ont demandé un report de leurs échéances sociales et fiscales. Dans le même temps, 63% ont demandé le financement des salariés via le chômage partiel et enfin quelque 53% ont demandé l’obtention ou le maintien de crédit bancaire via BPI France.
Relance jusqu’à décembre
Cette situation oblige le président de la CCI de l’Hérault, André Deljarry à être sur de nombreux fronts. « Pour nous, il y a un avant, un pendant et un après. L’avant on l’a passé, le pendant on y est et c’est pour cela qu’on mène des études où on fait de l’accompagnement spécifique. Forts de ces chiffres, on met en place le dispositif gouvernemental, régional ou encore celui des intercommunalités. On essaye d’harmoniser les aides aux entreprises et on prépare en même temps la relance », explique André Deljarry.
Ce dernier estime que l’activité va reprendre progressivement à partir du 11 mai pour s’échelonner jusqu’à mi-juillet. Dans cette situation, le président de la CCI de l’Hérault ne juge pas « opportun de commencer une relance spécifique» durant l’été et estime qu’il est préférable de procéder à une «relance longue » de septembre à décembre en partenariat avec l’ensemble des institutions publiques.
Face à une conjoncture des plus difficiles pour les petites entreprises notamment, les aides se multiplient de la part des services de l’état. Ainsi, la préfecture de l’Hérault a annoncé des remises d’impôts directs pouvant être décidées dans le cadre d’un examen individualisé des demandes pour les entreprises en situation critique. Dans le même sens pour elles, un report du paiement des loyers, des factures d’eau, de gaz et d’électricité ainsi qu’une aide de 1 500 euros ont été décrétés.
Pour André Deljarry, le risque de voir des entreprises fermées est bien réel (entre 5 et 10% selon des études), « on a la chance d’avoir un territoire qui créé 8000 entreprises par an mais malheureusement il y en aura qui disparaîtront et d’autres vont naître». En outre, ce dernier appelle à l’unité car « si on est désuni, on perdra ».
25 avril 2020