Nous nous attardons aujourd'hui sur les performances des sites chinois des constructeurs automobiles sur Internet.
A l’heure où la pollution et la flambée des prix du pétrole font les grands titres de l’actualité, le marché de l’automobile reste florissant. Ce constat est particulièrement avéré dans le Pays du Milieu, qui voit son parc automobile grossir d’un million d’unités chaque année.
Les estimations tablent sur la vente de 10 millions de véhicules cette année. Un marché qui intéresse fortement les constructeurs européens et américains, déjà bien implantés en Chine.
Nissan Qashqai (www.nissan.com.cn)
Le consommateur chinois se retrouve donc face à une forte variété de marques et de modèles, ce qui devrait lui permettre de trouver facilement son bonheur. Mais cette offre étendue a un effet contraire, et il devient de plus en plus difficile de faire le tour des concessionnaires pour découvrir les véhicules et choisir celui qui convient le mieux.
S’il est difficile pour le consommateur d’aller à la rencontre du constructeur, c’est à ce dernier de faire le pas en avant, en proposant une vitrine virtuelle où seuls manquent l’odeur du cuir et le ronronnement du moteur.
Imaginez…
Imaginez vous promenant dans la rue, et passant devant la vitrine d’un concessionnaire automobile. Votre regard est attiré par les véhicules exposés de manière élégante mettant en valeur l’esthétique des modèles présentés. Vous souhaitez en voir d’avantage et poussez la porte pour vous approcher, faire le tour, avoir des informations sur la motorisation, les niveaux de consommation et de pollution, l’habillage, les options, la finition…
Imaginez maintenant vous trouvant chez vous, devant l’écran de votre ordinateur, connecté au réseau Internet. Etablissons une relation entre l’expérience décrite précédemment et la façon dont vous pourriez la vivre sur le réseau des réseaux. La promenade dans la rue correspond à vos navigations sur différents sites. Une publicité apparaît soudainement à l’écran : c’est la vitrine. Vous décidez d’entrer dans le magasin en effectuant un clic sur la bannière publicitaire. Et là, patatras… Le rêve est brisé. La porte est grippée, difficile à ouvrir, la page d’accueil du site s’affiche avec une lenteur déconcertante. Vous vous lassez et passez votre chemin. Le magasin n’aura pas le privilège de votre visite…
La réussite d’accès, la clé du succès
ip-label mesure depuis 11 villes chinoises parmi les plus importantes (1) les performances des sites des principaux constructeurs automobiles implantés dans cet immense pays, dans un environnement end-user, c'est-à-dire de la façon dont un internaute chinois le perçoit.
Ce graphique présente le taux moyen d’accessibilité de 17 sites de constructeurs automobiles implantés en Chine, sur un peu plus de deux mois, entre début mai et la mi-juillet. Rapportée à une échelle 100, chaque valeur correspond au nombre de fois que la page d’accueil du site s’est chargée dans son intégralité, dans un temps raisonnable (1 minute en cœur de réseau, équivalent à une attente de 2 à 3 minutes sur un accès haut débit, type ADSL).
Le taux de réussite moyen de l’accessibilité des sites est particulièrement variable, passant de la perfection au début du mois de mai, à des valeurs beaucoup moins bonnes, enregistrées ponctuellement. Les creux les plus profonds annoncent près de 5 échecs pour 100 internautes qui essaient d’accéder aux sites.
Des performances contrastées
Le tableau suivant s’appuie sur un indice calculé sur 100 points, se basant sur les deux indicateurs de performance que sont le taux de réussite d’accès et la rapidité d’affichage des pages.
Des différences de performance notables sont constatées entre les différents sites. Et même au sein d’un même groupe, il est parfois difficile de constater des performances proches. C’est ainsi que le site de Volkswagen, basé à Shanghai, enregistre des performances satisfaisantes, alors que le site de Faw-Volkswagen, joint-venture entre Faw et Volkswagen, enregistre des performances que l’on peut considérer comme désastreuses.
Comme cela a souvent été constaté pour les sites Internet chinois, la principale faiblesse est liée à une lenteur excessive de l’affichage des pages. Les sites Internet asiatiques sont généralement très lourds à charger, usant d’artifices graphiques dynamiques, à base de technologie Flash ou intégrant des vidéos, lorsqu’ils n’intègrent pas les deux…
Mais la lourdeur des pages n’explique pas tout. Ainsi, le site de Hyundai accuse 661 Ko sur la balance du navigateur, et se retrouve en avant dernière position du classement. Dans le même temps, le site de Volkswagen présente un poids total de 1066 Ko, et offre de très bonnes performances. Pire, le site de Nissan souffre d’un embonpoint qui devrait fortement le pénaliser, puisqu’il faut charger 4,24 Mo de données pour voir la page s’afficher dans son intégralité. Et pourtant, ses performances sont particulièrement satisfaisantes.
Le Sud plutôt que le Nord
Une fois n’est pas coutume, c’est du côté de la géographie que l’on va trouver l’explication de ce déséquilibre.
Les internautes du Sud de la Chine bénéficient des performances d’accès aux sites les plus rapides. Les villes du Nord du pays, tels que Beijing, Shenyang ou Qingdao enregistrent des performances jusqu’à 50% plus longues.
Une exception cependant. Hangzhou, situé près de Shanghai, enregistre des performances aussi mauvaises que Beijing.
Sa localisation profitera ou pénalisera certes l’internaute, mais le choix du lieu d’hébergement du site sera un élément considérable sur ses performances globales, et par conséquent sur la facilité d’accès qu’il offrira, lui permettant de se distinguer par rapport à une concurrence sévère.
Par Christophe Depeux - Directeur Asie Pacifique d’IP-Label,
en collaboration avec Alain Petit
pour L'Atelier BNP Paribas Pas de tag pour cet article Articles associÄ‚Šs