Finalement c’est d’abord des problèmes matériels et psychologiques qui touchent les élèves, dans un contexte qui reste globalement déstabilisant. S’il y a un point sur lequel les avis des différent-e-s élèves convergent, c’est le caractère nécessaire que revêt cette annulation des épreuves du baccalauréat. Laura nous parle un peu plus de son ressenti face à cette mesure, et son soulagement "Vraiment je pense que c'est la meilleure méthode à adopter, c'est une bonne décision parce que vraiment ça aurait été trop risqué de retourner en cours et de se remettre dans le bain et c'est assez juste que ceux qui ont travaillé l'année soient récompensés. Pour moi c'est avantageux, car il me permet d'obtenir le bac grâce à mes efforts de l'année".
C’est également l’avis de Théo, "je pense que c'est une bonne solution car on ne pouvait pas garder les épreuves du bac dans ces conditions. Donc oui le contrôle continue m'avantage ou du moins il me facilite les choses".
Une bonne solution, c’est l’expression qui revient dans la bouche de ces lycéen-ne-s qui avant la prise de parole du ministre M. Blanquer, avaient du mal à voir clair dans les conditions de tenue de l’examen et leur positionnement face à cette crise sanitaire. Finalement la question qui se pose est aussi l’avenir de ces bachelier-e-s pour qui le baccalauréat aura été une étape de leur scolarité assez particulière. En premier temps les lycéen-ne-s sont inquieté-e-s de la valeur de ce baccalauréat 2020 obtenu par le contrôle continu, comme l’exprime Thomas en terminale Économique et Social "Je ne sais pas encore si cette décision va impacter mon avenir, mais quand on va écrire qu’on a eu le bac en 2020 ça risque d’être moins crédible". Cette peur de manque de crédibilité est aussi exprimée par Loris en terminale STMG "Il ne faudrait pas que ce bac soit dévalorisé".
Une autre peur des lycéen-ne-s est la suite d’étude pour et leur entrée dans les études en septembre. Pour Julia en terminale STI2D c’est une question essentielle à laquelle répondre sans quoi elle n’envisage pas sa rentrée "Ça va être compliqué de trouver une entreprise pour mon BTS en alternance. En fait, j’arrive pas à me projeter en septembre". De la même Théo est assez clairvoyant sur les mesures qu’il faudrait prendre pour assurer une rentrée à la hauteur des circonstances actuelles "Je pense que des mesures doivent être prises dans certaines filières étant donné la fin de l’année et les bases moins solides sur la fin du programme de terminale".
Ce sont donc des lycéen-ne-s globalement heureux de cette annulation des épreuves, qu’ils ne voyaient pas passer dans de telles conditions même si la continuité pédagogique semble être une étape difficile pour eux. Aujourd’hui leurs questions se reportent sur leur entrée dans les études supérieures. En tout cas ce sera une année particulière pour nos lycéen-e-s de France et un diplôme du baccalauréat teinté d’un contexte tout à fait inédit. Il semble que le président Macron ne veuille pas sortir de la rhétorique du vocabulaire guerrier. Et même si certains le lui reprochent, il n’a peut-être pas tort. En effet, si nous devions faire un comparatif des faits avec d’autres conflits, comme...