J’espère que tout le monde a compris la première leçon de la pandémie du covid-19 : sans les femmes et les hommes au travail, les entreprises -qu’elles soient individuelles ou ayant des statuts de sociétés- ne produisent plus aucune valeur ajoutée et sont menacées de faillite.
La seconde leçon de la pandémie, c’est le constat que les politiques budgétaires et financières imposées par l’union européenne -pas de déficit budgétaire annuel supérieur à 3% ; maximum de la dette publique des états fixée à 60% du PIB- sont à ranger au musée des horreurs néolibérales. La troisième leçon, c’est que pendant la pandémie, le cynisme des libéraux explose.
Pour soutenir l’exigence du Medef d’une reprise rapide de l’activité, les experts auto-proclamés des médias n’y vont pas avec le dos de la cuiller. C’est Éric Le Boucher qui attaque dans Les Échos les syndicats qui veulent subordonner la reprise du travail à la sécurité des salariés. De son côté, sur BFMTV, Christophe Barbier affirme que malgré les risques de contamination, il est urgent de rouvrir les entreprises.
Mais comment s’opposer à des conditions de travail dangereuses ? Le droit de retrait ? L’employeur peut ne pas payer de salaire pendant le droit de retrait et licencier la personne pour abandon de poste. En allant devant les prud’hommes, cette personne peut obtenir des dommages et intérêts mais en général ne sera pas réintégrée.
Dans la gestion de son ministères du travail, Mme Pénicaud va plus loin : un inspecteur de travail qui exigeait la sécurité pour les aides à domicile de la société Aradopa fut suspendu par sa hiérarchie. L’humanité du 20 avril reproduit un courriel de l’employeur à la responsable de l’inspecteur du travail. L’employeur ose écrire : « Comme vous me l’avez demandé, je n’ai plus répondu à ses mails… Où en êtes-vous quant à la procédure le concernant ? »
Mais attention ! Le jour d’après, version Macron, risque d’être encore pire que le jour d’avant.
L’urgence, aujourd’hui, c’est la sécurité sanitaire pour toute personne. Mais le jour d’après, il faut arrêter les privatisations ; il faut reconstruire les services publics ; il faut une politique de créations d’emplois ; et le pouvoir d’achat des salaires et pensions doit augmenter. Le jour d’après, retrouvons les Jours Heureux.
24-25-26 avril 2020