Arthur Dreyfuss, le président de la Fédération française des télécoms, juge les propos du président de l’Arcep « insultants ».
Le président de l’Arcep avait été auditionné par le Sénat mercredi 22 avril où il a incité les opérateurs à poursuivre les déploiements de la fibre et de la 4G/5G, malgré le contexte de crise sanitaire.
Sébastien Soriano s’était montré vigilant en affirmant que les acteurs de la filière fibre ne pourront en aucun cas se servir du confinement comme excuse à tout éventuel retard des déploiements FTTH. Un avertissement qui a rendu les opérateurs télécoms inquiets car ils devront rattraper les retards causés par les mesures liées au confinement. La filière aurait d’ailleurs vu son activité chuter de 40% depuis mi-mars selon InfraNum.
Des propos qui ont fâché la FFT
L’autorité de régulation a donc décidé de durcir les règles pour faire respecter les calendriers prévisionnels. Mais les propos tenus par Soriano n’ont pas plus à la FFTélécoms. Dans une interview au Figaro, son président Arthur Dreyfuss estime que « ses propos sont insultants pour les équipes qui sont sur le terrain et qui prennent des risques chaque jour ».
Les opérateurs ont en effet pris des engagements qu’ils ne pourront peut-être pas tenir, ce qui les exposera à des sanctions. Mais les conditions sont difficiles pour les opérateurs de la filière : « Nos personnels rencontrent des difficultés sur le terrain en matière d’approvisionnement de matériel, d’autorisation de voirie, de circulation, liées à l’incapacité à raccorder au réseau électrique » indique Arthur Dreyfuss.
Le président de la FFT, soulignant la mobilisation des 20 000 techniciens, assure que leur mobilisation et leurs investissements n’ont jamais été aussi grands que ces dernières années. « Les opérateurs ne sont pas le problème, ils sont la solution » selon Dreyfuss, qui estime qu’ils ont besoin d’être soutenus dans cette situation inédite.
Des retards malgré la mobilisation générale
Mais cette crise va créer des retards malgré la mobilisation générale pour continuer à déployer selon la FFT, qui estime que « Les commentaires du président de l’Arcep ne sont pas à la hauteur de la mobilisation ». Il y a moins de déploiement qu’en temps normal et les clients sont moins raccordés à la fibre. Il faut préserver l’écosystème qui s’est mis en place selon Arthur Dreyfuss, avec des sous-traitants, des partenaires (énergéticiens, câbleurs, formation…), qui ajoute que des premières mesures ont été prises par les opérateurs comme des réductions des délais de paiement ou des avances de trésorerie pour soutenir le tissu des PME de la filière.
Même si le modèle économique des opérateurs est basé sur les abonnements, l’impact économique de la crise est réel selon le président de la FFT, qui indique que plus de 1500 boutiques ont fermé, les revenus sur les boutiques en ligne ont drastiquement baissé, tout comme les demandes de raccordement à la fibre qui ont baissé de plus de 50%. A cela s’ajoute aussi la baisse du roaming et le recul de l’activité économique des entreprises.
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— Fédération Française des Télécoms (@FFTelecoms) April 23, 2020