Le Combat des chefs - Astérix édition 1972
(édition originale parue en 1966)
Comme beaucoup d'albums franco belge, celui-ci a fait partie, il me semble d'un des 2 dons d'une tante, faisant dans les années 70 des extras dans un restaurant et qui récupérait dans les poubelles les livres déchirés et peu entretenus des enfants des patrons. On a récupéré ainsi, mes frère et soeur et moi deux gros cartons de Dargaud, en majorité.
Cette couverture m'a tout d'abord marquée par sa violence assez rare dans des BD "jeunesse". Pensez, un vieillard écrabouillé sous une pierre de cette taille...je me souviens avoir été assez choqué. Ensuite, ce druide devenu fou, alors que tout le monde a grandement besoin de lui, et son seul soignant, rendu inopérant par un bête accident. Et tout ça au milieu d'une guerre de pouvoir...vous avez dit criant d'actualité ???
Et puis encore (ou surtout), pour l'enfant que j'étais, il y a cette incroyable histoire d'amitié entre un légionnaire romain sentant le poisson, se cachant dans un tronc vide, avec un (tout petit) hibou. Le légionnaire, petit bonhomme sympathique, va goûter un ersatz de potion "magique" qui va lui donner des ailes...lui permettant de voler aux côtés de son nouvel ami, avec lequel il tente de communiquer. "Hou hou". "Hou ?" ...Il faudra même l'accrocher au pied pour ne pas qu'il disparaisse.
Comment se pouvait-il que dans une BD familiale et française, une telle idée, un tel prodige fusse possible ? Et quel scénariste aurait imaginé cela ? Nous étions au milieu des années soixante-dix, et au delà du fait qu'un vent nouveau soufflait depuis une dizaine d'années, au sein du journal Pilote, Goscinny volait très haut en termes d’idées...pour notre plus grand plaisir d'ouverture culturelle. Cocasse...et culte. La magie Goscinny Uderzo à son apogée.