Auditionné par le Sénat ce mercredi, le président de l’Arcep a incité les opérateurs à poursuivre les déploiements de la fibre et de la 4G/5G, malgré la crise sanitaire actuelle.
Le régulateur des télécoms a porté un message très clair concernant les déploiements : les acteurs de la filière fibre ne pourront en aucun cas se servir du confinement comme excuse à tout éventuel retard des déploiements FTTH.
L’avertissement, relayé pas Les Echos, a été annoncé par Sébastien Soriano, le président du régulateur des télécoms, lors de son audition avec la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat.
« Nous serons bien sûr à l’écoute pour apprécier les difficultés, mais le monde n’a pas commencé au mois de mars. Je ne veux pas faire un chèque en blanc pour deux ou trois mois de retard, a lancé le gendarme du secteur. Nous sommes certes un régulateur « business-friendly » et nous ne voulons pas nous transformer en garde-chiourme, mais nous ne sommes pas naïfs pour autant » — Sébastien Soriano à son audition du mercredi 22 avril 2020 au Sénat.
Un changement de direction pour l’Arcep
Les opérateurs de télécoms se retrouvent alors dans l’inquiétude car il seront obligés de rattraper les retards causés par la mise en place du confinement. Pourtant, le 10 avril dernier, le régulateur des télécoms s’était montré plus accommodant en évoquant la possibilité de geler « la période correspondant au confinement » et ainsi décaler « tous les calendriers » de déploiement.
L’Arcep aurait alors durci les règles concernant la reprise de l’activité de la filière fibre de l’Hexagone. Un durcissement qui serait très certainement mal vu par les opérateurs qui peuvent écoper d’une amende si les déploiements ne respectent pas leur calendrier prévisionnel, notamment pour Orange et SFR dans le cadre de leur engagement AMII.
Une reprise d’activité difficile pour la filière fibre
Selon InfraNum, le taux d’activité de la filière fibre aurait chuté à 40% depuis le confinement. Une pente jugée difficile à remonter, d’autant plus que les conditions actuelles ne facilitent pas la tâche des acteurs de la filière.
Dans le cadre de la crise sanitaire, nombreux sont les magasins de BTP qui sont fermés, ce qui pose problème pour l’approvisionnement de matériel nécessaire aux déploiements FTTH. De plus, les permis nécessaires à la conduite de travaux de raccordement sont difficiles à obtenir dans les mairies, rajoutant de la difficulté pour toutes les entreprises engagées.
Malgré un rythme de déploiement en forte croissance pendant l’année 2019, avec plus de 4,8 millions de nouvelles lignes éligibles, les retards cumulés seront complexes à rattraper.
« Nous étions arrivés à un rythme très ambitieux. Il faut que les opérateurs soient responsables pour que l’on retrouve cette vitesse après la crise » — Sébastien Soriano à son audition du mercredi 22 avril 2020 au Sénat.