La pandémie pourra nous empêcher de sortir mais en aucun cas elle n'évitera que nous continuions d'exprimer notre sexualité et nos désirs. Aujourd'hui, LELO se penche sur l'une des méthodes préférées des Français pour entretenir la passion à distance... le sexto. Nos smartphones sont tellement intégrés dans nos vies que nous les utilisons sans même y prêter attention, dans toutes les facettes de nos activités quotidiennes... y compris, bien entendu, les rencontres et le sexe. Mais que révèle notre penchant pour le sexto sur notre personnalité ?
Le sexting est la transmission de messages à caractère sexuel. Rien de nouveau sous le soleil, déjà au temps des hommes des cavernes, il n'était pas rare de trouver entre les représentations de mammouths, des scènes sexuelles explicites. On a aussi retrouvé des graffitis obscènes gravés pour la postérité sur des ruines romaines... et ainsi de suite tout au long de l'histoire, jusqu'à nos jours. C'est bien sûr la technologie qui a révolutionné le phénomène des messages sexuels notamment avec le partage immédiat et privé de textes, images et vidéos. LELO recense qu'environ 75% des adultes dans le monde admettent avoir pratiqué le sexting au moins une fois. À tel point que désormais, les sextos sont devenus pour les psychologues un indicateur supplémentaire de la façon dont nous envisageons notre vie romantique et sexuelle. Mais, que révèlent en réalité nos sextos?
Sexting & Liens AffectifsY-a-t-il une relation entre le sexting et la manière dont nous nous tissons nos liens affectifs ? Si l'on en croit la Théorie de l'Attachement, les relations entre êtres humains se distinguent en trois catégories principales: la Sécurité, l'Évitement et l'Anxiété/ambivalence.
Les personnes dites sécures, c'est à dire celles qui possèdent les bases affectives les plus solides, décrivent généralement leurs relations en termes de bonheur, amitié et confiance. S'engager n'est pas un problème pour elles et l'absence occasionnelle de l'autre est vécue de manière plutôt sereine. Les personnes dites " évitantes " ou fuyantes, craignent l'intimité psychologique, vivent très mal la dépendance émotionnelle et veulent à tout prix éviter les émotions négatives, quitte à rompre une relation quand celle-ci devient " sérieuse ". Finalement, les personnes anxieuses/ambivalentes sont avides de soins et d'attentions, éprouvant souvent une inquiétude disproportionnée vis-à-vis de leur partenaire ainsi qu'un besoin exacerbé d'être sans cesse rassurées, leur crainte principale étant le rejet et l'abandon.
Quel rapport avec le sexting, me direz-vous ? Hé bien il résulte que, selon plusieurs études récentes sur le sexting, les individus les plus enclins à initier leurs relations intimes par l'envoi de messages, photos ou vidéos sexuellement explicites par SMS, ont tendance à tomber dans les catégories évitantes ou anxieuses/ambivalentes. Par exemple, une étude de 2012 suggère que les sexters les plus assidus utilisent cette méthode soit pour compenser un besoin compulsif de proximité et protection, soit pour répondre à leurs besoins sexuels tout en maintenant leur partenaire à une distance confortable.
Sexting & CoupleDans une étude datée de 2015 sur couples mariés, les chercheurs ont d'abord constaté que, si bien les personnes ayant des relations stables ne sont pas contraires au sexting, celles-ci le pratiquent nettement moins que les jeunes adultes célibataires. Moins familiers avec le concept, par peur qu'un tiers (enfants, collègues, etc...) découvre les messages, ou encore parce que leurs relations sexuelles sont moins fréquentes que celles des nouveaux couples sexuellement plus actifs, les raisons sont nombreuses pour l'abandon - relatif - du sexting. Ensuite, l'étude a comparé l'usage des sextos des couples mariés par rapport à leur style d'attachement relationnel. Il se trouve que pour les femmes, l'envoi de photos nues ou semi-nues était plutôt lié à des degrés plus élevés d'attachement évitant, tandis que pour les hommes, l'envoi de photos nues ou semi-nues correspondait à l'attachement anxieux.
Le Sexting garant d'une relation satisfaisante?Une autre étude de 2013, sur le bien-être intime des couples cohabitant, révèle que parmi les participants qui déclarent être le plus à l'aise dans leur relation, un pourcentage élevé admet avoir envoyé au moins une fois des sextos, sous une forme ou une autre, à leur partenaire. Il est curieux de constater que ces individus assimilent l'usage du sexting à celui des sextoys, qui sont pour eux une manière ludique de pimenter leur vie sexuelle, d'aller plus loin dans la connaissance de l'autre et d'entretenir la passion à distance.
Dans l'ensemble, il ressort donc que la pratique habituelle du sexting pourrait être l'indice d'un certain manque de confiance en soi, de difficultés relationnelles ou d'un sentiment de précarité vis-à-vis de la relation. Par contre, au sein d'une relation florissante, le sexting est au contraire un gage de complicité qui booste la passion et évite la monotonie.
Un couple solide serait donc la prémisse du sexting, et non le contraire.Nous devrons cependant attendre quelques années et des études plus poussées sur ce phénomène somme toute récent, pour avoir une idée plus claire de l'effet du sexting sur les relations à long terme, et notamment son influence durant cette période de confinement que nous sommes en train de traverser... Dans tous les cas, LELO sera là pour vous le raconter !