Week-end dernier à Nantes. Comme à chaque fois que je retourne dans cette ville après une longue absence — et là, ça faisait un an — je suis très attentive aux changements, aux travaux en cours, aux nouveautés. Et ma première réaction, alors que mon keum nous menait vers notre port d’attache, fut : “ils ont rasé la patate électrique !”. C’était le surnom donné par les salariés d’une société à une sorte de cantine où ils se sustentaient régulièrement, et où, dans mon très jeune âge, il m’était arrivée de tester l’œuf mayo avec vraiment beaucoup de mayo. Aujourd’hui, on appelerait ça “restaurant inter-entreprise”, il y aurait un peu de déco et la mayo pour les œufs serait dans des petits étuis en plastique, ça fait moins grossir. Dans un même ordre d’idées, à l’emplacement de ce qui fut le modernissime centre Neptune dans les années 70, on a l’impression qu’il y a eu un tremblement de terre. Il y avait là salles diverses, parking, quelques boutiques, et un self où, au même âge que précédemment, je ne trouvais pas sordide de déjeuner sans voir la lumière du jour, sur des tables en formica orange, et où la saucisse de strasbourg/frites me semblait un summum de la gastronomie. Et aujourd’hui, plus rien, enfin presque. J’ignore ce qu’il y aura là par la suite.
Autre nouveauté, toute belle toute neuve, et qu’importe si elle a été pompée sur Lyon et Paris : le Bicloo, vélo en libre service. Pas eu le temps de tester, mais l’idée reste séduisante.
Pour le reste, la ville est bien toujours la même, avec ses bateaux qui empruntent le tunnel Saint-Félix, le Léchalas sur l’Erdre, l’immonde tour Bretagne, …
Le papy qui a aménagé une barcasse avec jardinet, à la devise intemporelle quoique discutable, est toujours là, sur l’Erdre, au ras de l’île de Versailles. Il y a toujours ce vrai plaisir à déambuler sur les quais, au calme, tout comme dans ce bout de ville à la campagne qu’est la vallée du Cens, ainsi que les magnifiques arbres du parc de la Gaudinière.
C’est beau aussi une ville la nuit. Les travaux avancent sur le quai des Antilles, où l’éléphant dormait du sommeil du juste, tandis que pour la première fois je voyais les anneaux de Buren éclairés. Boire un verre en écoutant une chanteuse de jazz, en évitant si possible de rater le dernier tram …
Et enfin, dernière chose immuable : Nantes est toujours en Bretagne, rien n’a changé. Et cette fois, j’ai pensé à rapporter une preuve :