Ninn tome 4 - La cathédrale de fer

Publié le 22 avril 2020 par 7bd @7BD

Ninn vient de découvrir l'identité de la princesse noire. Utilisant ses dernières forces Isidore relance la machine qui avait arrêté le temps. La gigantesque vague qui menaçait de s'abattre sur l'hôtel Venezia reprend alors sa course.
Heureusement Ninn s'échappe in-extremis dans un petit sous-marin.

Série: Ninn

Titre: La cathédrale de fer - tome 4

Auteurs: Jean-Michel Darlot (scénario), Johan Pilet (dessin et couleur) et Mathieu Barthélémy (couleur)

Ninn et son tigre avancent sous-l'eau, dans les couloirs immergés du métro parisien. Lorsqu'ils parviennent enfin à rejoindre une poche d'air pour s'extirper de leur sous-marin, ils arrivent dans une bouche de métro, envahie par la végétation.

Là, ils sont victimes d'une hallucination. Dans un flash rouge, des visages de soldats apparaissent ainsi que des images et des mots en Allemand.

Mais ils n'ont pas le temps de se poser de question, le niveau de l'eau monte vite et il leur faut absolument rejoindre la surface avant de se noyer.

Pendant ce temps, à la télé, les informations annoncent une crue exceptionnelle. Les images et la montée rapide des eaux font penser à la fameuse crue de 1910.

Pourtant c'est étrange, car il ne pleut pas. L'eau semble venir du dessous de Paris.

Que se passe t-il? Quel est ce phénomène?

Et que sont ces flash rouges et ces hallucinations que voient Ninn et le Tigre?


Dans ce deuxième tome, du deuxième diptyque de la série Ninn, l'auteur nous renvoi à des événements du passé.

L'enfant emprunte les couloirs du métro, poursuivie par les eaux qui montent. Elle tente de fuir pour éviter la noyade.

La BD fait référence de façon explicite à la grande crue de 1910 qui avait inondé Paris. Jean-Michel Darlot y rajoute une pincée de fantastique, en faisant monter les eaux depuis le sous-sol de la ville.

Ninn et d'autres personnages sont aussi victimes d'hallucinations. Il y est question d'expériences allemandes lors de la seconde guerre mondiale, et d'une certaine "Cathédrale de fer".

L'occasion pour l'auteur de nous replonger une fois de plus dans des faits historiques. Au travers de quelques anecdotes nous apprenons que la rame de métro de la porte des Lilas aurait servi d'usine d'armement. Ou encore que, dans les années 30, certaines stations ont été aménagées en abris souterrains capables de résister à des attaques au gaz.

Et puis ce tome 4 de la série nous permet d'en apprendre un peu plus sur le passé et les origines de Ninn.


La bande dessinée Ninn est avant tout une aventure fantastique. Ainsi, la fillette se balade toujours accompagnée de son ami le tigre de papier.

Elle fait face à des hommes masqués ou encore, des créatures malfaisantes appelées "les idées sombres", dont la mission est d'amasser une quantité gigantesque de papillons noirs, emplis de pensées obscures.

Dans cet épisode, Ninn croisera aussi une sorte de fantôme.

Au delà du côté fantastique, les auteurs de la BD, donnent aussi un sens historique à leur titre.

Lorsque Ninn et le tigre ont des hallucinations ils voient une sorte de flash rouge. C'est d'ailleurs à cela que nous devons la couleur de la couverture de ce tome.

Et leur aventure les mène dans les couloirs du métro parisien.

Comme nous pouvons le voir dans les pages de carnet graphique à la fin de la BD, le trajet emprunté par Ninn existe bel et bien, dans la réalité, à Paris.

Et puis nous apprenons aussi dans ces pages bonus que les anecdotes historiques sont vraies. Ainsi nous voyons quelques photos de référence utilisées par Johan Pilet pour représenter certains éléments du décor.

La BD garde le style qui fait l'originalité de la série depuis le début. Le dessinateur a conservé son crayonné et n'a pas encré les contours. Cela donne une certaine douceur aux illustrations. Et la mise en couleur qui vient par dessus parvient à donner une ambiance à chaque séquence. Que ce soit sous l'eau, lors de hallucinations ou face aux créatures malfaisantes, à chaque fois la couleur joue un rôle déterminant dans la cohérence de la BD.


Dans les pages des tomes 3 et 4, nous retrouvons moins le côté "rêveur" et enfantin des premier tomes. Cette nouvelle histoire est un peu plus sombre que la précédente, mais le côté fantastique est toujours présent.

C'est aussi l'occasion d'apprendre tout un tas d'anecdotes sur la construction du métro parisien et sur son histoire à travers le temps.

Bien sûr, les enfants parisiens seront peut-être plus réceptifs à certaines choses. Mais pour les plus grands, la BD Ninn reste une très belle BD.

Il y a donc à la fois un côté ludique, presque culturel. Et toujours l'évasion dans ce monde fantastique des Grands Lointains avec ses créatures étranges, sa végétation luxuriante et sa magie.

Le tout avec une héroïne attachante et intrépide.

Ninn est donc une très bonne et belle BD que je vous recommande.