Pardonnez-moi. Je me débats depuis si longtemps. Pardonnez-moi, je n'en pouvais plus. Je voudrais être encore près de vous, vous dire que je vous aime, vous embrasser. Je sais que je vous parais absurde. Et aussi que je suis égoïste. Mais je suis devant vous tremblante, parce que j'ai peur de vous effrayer et de vous faire mal. Et que je ne sais plus du tout me maîtriser. Votre douceur me confond. Vous ne savez pas ce que c'est que d'être brûlée, et d'avoir sous les lèvres vos mains si douces, ou vos doux cheveux noirs, ou le duvet qui est sur vos joues, juste au-dessus de l'oreille. Il y a des mois que je m'interdis d'y penser. Je n'ai jamais aimé une femme comme je vous aime, Edith. [...] Je n'ai pas beaucoup de scrupules, d'ordinaire. Il ne m'est pas jusqu'ici arrivé de penser d'une fille : laisse-la, tu n'as pas le droit. Si je l'ai pensé de vous, ce n'est pas par devoir mais par tendresse. "
Lettre de Dominique Aury adressée à Edith Thomas, dimanche 27 octobre 1946.
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