La pandémie de Covid-19 révèle brutalement les absurdités de la société capitaliste dans laquelle nous vivons. Du jour au lendemain, des millions de Français·es sont amputé·e·s d’une partie de leur revenu, quand ils n’en sont pas privé·e·s en totalité. Dans le même temps, des millions d’autres sont contraint·e·s à retourner à l’entreprise au péril de leur vie et dans des secteurs non-essentiels, parce que la dépendance à l’employeur ne leur laisse pas d’autre choix pour nourrir leur famille.
En première ligne se trouvent d’ailleurs les contrats les plus « flexibles » tant vantés par le patronat : CDD, intérim, CDI de chantier… Sans parler des travailleur·se·s sans contrat employé·e·s par les plateformes numériques.
Nous savons du reste que la crise sanitaire actuelle ne fait que précéder des désordres de plus vaste ampleur. Plus que jamais, notre pays a besoin de protection sociale. Une République digne de ce nom devrait garantir à chacun·e la sécurité élémentaire que représente la continuité du salaire tout au long de la vie. C’est le modèle qui a présidé au statut général de la Fonction Publique : il est temps de retirer à nos employeurs le droit d’agiter contre nous la menace du chômage et de la mort sociale, surtout en période de crise.
Le droit au salaire tout au long de la vie est nécessaire. C’est déjà la réalité de plus de 4 millions de Français·es, les agent·e·s titulaires des trois fonctions publiques. C’est d’ailleurs grâce à leur statut qu’ils et elles peuvent mener ce combat admirable contre l’épidémie.
Le droit au salaire, c’est l’émancipation au plan individuel, mais aussi le développement d’une toute nouvelle civilisation. Combien de découvertes scientifiques, de projets industriels, de talents artistiques verront le jour lorsque nous nous passerons du parasitisme des propriétaires ?
De premières mesures ambitieuses nous permettront d’avancer sans attendre vers le salaire tout au long de la vie. Puisque c’est aujourd’hui l’urgence, commençons par gagner la rémunération à 100% des salarié·e·s en chômage partiel comme le propose le Parti communiste, puis étendons cette mesure aux privé·e·s d’emploi et aux personnes en mobilité professionnelle.
Dans le même ordre d’idée, les travailleur·se·s dont les revenus sont intermittents, à l’image des « Uber », doivent pouvoir compter sur un régime d’assurance-chômage comparable à celui des intermittent·e·s du spectacle, avec le déclenchement d’un salaire forfaitaire à partir d’un certain nombre de contrats.
L’Espagne, à l’initiative de sa ministre communiste du Travail, s’est d’ores et déjà engagée sur une voie comparable. Dans une France et une Europe débarrassées de la menace de la privation d’emploi, nous pourrons affronter les véritables défis de notre temps : transition écologique, reconstruction des services publics, planification démocratique de l’activité industrielle. Face aux désastres du capitalisme, pour le 21ème siècle le communisme est notre seul recours.