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Il y a urgence….Le billet du Dr Christophe Prudhomme (médecin du SAMU 93)

Publié le 19 avril 2020 par Particommuniste34200

Prime ?

Ce gouvernement persiste dans son attitude de mépris des personnels hospitaliers.

Il nous refait le coup de la prime, comme l’an dernier lors du mouvement des personnels des Urgences. Nous lui avions clairement signifié que nous ne voulions pas de prime, ù ais des augmentations de salaire et une revalorisation des grilles de carrières.

A l’époque, les propositions de madame Buzyn avaient entrainé un élargissement du mouvement à l’ensemble de l’hôpital. Bien sûr, au regard de la faiblesse des salaires des personnels hospitaliers, une prime est toujours bonne à prendre et permettra à beaucoup de payer des factures en retard ou de réaliser des achats prévus et repoussés.

Mais nous répétons aussi qu’il ne faut pas s’étonner si avant la crise près de 600 postes d’infirmier.e.s étaient vacants  à l’Assistance Publique – hôpitaux de Paris. En effet, face à la pénibilité et faiblesse des salaires, les candidat.e.s à l’embauches se faisaient rares et ne compensaient pas  les  démissions. Résultat 400 lits fermés.

Pour les aides soignant.e.s. la situation est encore plus catastrophique avec une chute, l’an dernier, de 40% des inscriptions à l’entrée des écoles et des postes non pourvus, notamment dans les Ehpad. Un chiffre à lui seul met crument en lumière cette situation : le salaire des infirmier.e.s français.e.s. se situe au 28ème rang sur 32 au sein des pays de l’OCDE

Nous ne voulons pas d’une aumône pour nous remercier, mais d’une véritable reconnaissance de nos qualifications et compétences. Cela passe par une augmentation sur la fiche de paye, non pas seulement au mois de mai, mais pour tous les mois de l’année.

Dans quel pays sommes-nous ? Celui de la charité pour fournir du matériel aux hôpitaux et de la gratification exceptionnelle accordée au petit personnel pour le remercier de s’être comporté dans une période difficile ? Il faut que le gouvernement se rappelle que nos préavis de grève qui courent depuis un an n’ont pas été levées, que cette persistance dans la non prise en compte des revendications des hospitaliers renforce leur colère.

Colère froide et déterminée, car, ce que nous voulons ce ne sont pas seulement des applaudissements mais des moyens pour embaucher, augmenter les salaires et stopper les plans de « restructuration » qui se traduisent par des fermetures de lits de services d’hôpitaux.


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