Le confinement qui nous prive de nouvelles expositions, de nouvelles expériences nous invite à revenir sur des artistes, des expositions, des oeuvres déjà traitées sur le blog Aica Caraïbe du Sud. C’est toujours un plaisir renouvelé.
Peut – on reconnaître certaines formes ? Que suggère ces formes ?
Que peut-on dire de la composition ?
Comment sont réparties les masses ?
Qu’exprime le choix des couleurs ?
Qu’est ce qui donne cette impression de densité ? (la répétition de lignes verticales)
Toutes les lignes verticales sont – elles de même nature ? (traits peints et lanières de tissu cousues)
Vue de près, vue de loin, qu’est – ce – qui change ? Quelles informations sur les techniques plastiques révèlent la vue de près ?
Quelles formes géométriques dominent ? (ligne verticale et cercle)
Qu’indiquent les modifications chromatiques ? (les saisons, le jour ou la nuit)
Peut – on dire qu’il s’agit d’une série ?
Los Quatro estaciones : primavera
Ce tableau de Luz Severino est un paysage, intitulé Los Quatro estaciones : primavera de format carré, de 155 cm sur 155 cm. Il appartient à une série de quatre œuvres sur les saisons, présentée lors de sa dernière exposition à la Fondation Clément en 2019
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C’est une vue frontale, assez rapprochée et très stylisée d’une forêt.
D’innombrables lignes verticales fines au premier plan recréent la densité impénétrable d’une forêt. Ce sont soit des traits de peinture qui relient les bords de haut en bas de la toile soit des bandes de tissus, des lanières découpées dans des toiles réalisées auparavant et recousues. Les fils de couture des bandes sur la toile forment un contrepoint horizontal.
Dans la partie supérieure du tableau, des formes plus ou moins circulaires, des blocs de couleurs chaudes, jaune, orange, rouge, fragmentées et collées surmontent ces tiges ou ces troncs graciles et représentent la canopée.
Tous ces éléments se détachent légèrement du fond structuré par des carrés estompés. Ce sont des empreintes répétés de motifs gravés sur une matrice apposée sur la toile. Cette structure en carrés est fréquente chez Luz Severino et on la retrouve dans de très nombreuses œuvres antérieures. Dans cette œuvre, ces empreintes colorées animent le fond et créent une sorte de vibration.
Fond et formes se superposent, contribuant à une impression d’immersion dans un paysage qui semble sans limites puisque la composition occupe tout l’espace de la toile.
L’artiste juxtapose différentes techniques (collage, pochoir, couture, grattage et scarification de la toile) dans un temps patient de mise en oeuvre. Ces techniques participent à la texturisation originale du tableau.
Cette œuvre appartient à un ensemble sur un thème souvent traité en art : les quatre saisons. En musique, par Vivaldi, en poésie par Charles Cros ou Jacques Prévert, en arts plastiques par Arcimboldo, Sébastien Vrancx, Hendick Van Schoel, Nicolas Poussin, Pistoletto….mais aussi au thème plus large de l’exposition qui se veut une alerte écologique sur les dangers de destruction de la nature, sa capacité de résilience et sa beauté. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre au cœur d’une exposition d’une grande cohérence technique et thématique, chaque œuvre fonctionne comme une note dans la symphonie générale.
Et pour retrouver l’Oeil du lézard dans la langue de votre choix
Pour télécharger le dossier pédagogique de la Fondation clément et en savoir davantage sur :
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Le paradigme de la nature dans l’art.
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L’évolution de la relation l’artiste avec la nature :
Contempler, observer la nature et l’imiter,
Utiliser la nature comme support et matériau,
Sensibiliser le public à la défense et à la protection urgente et indispensable de la nature.
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L’image et son référent.
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Les différentes formes artistiques de l’art d’aujourd’hui.
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Le fil et la broderie dans l’art.