Critique Ciné : Trois Jours et une Vie (2019)

Publié le 18 avril 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Trois Jours et Une Vie // De Nicolas Boukhrief. Avec Sandrine Bonnaire, Pablo Pauly et Charles Berling.

Nicolas Boukhrief aime bien Pierre Lemaitre décidément. En effet, il s’agit de la troisième fois que le réalisateur adapte un roman de l’écrivain. Dernièrement, Arte a adapté Dérapages, un autre de ses romans en mini-série avec Eric Cantona. Trois Jours et Une Vie c’est l’histoire d’un village belge qui est encore traumatisé par l’affaire Dutroux (qui s’est déroulée trois ans avant les évènements de ce film). Le film parvient alors à installer un climat de tension où tout le monde est un suspect mais aussi où chaque émotion est exacerbée afin de nous les faire partager. Notamment Charles Berling, parfait dans le rôle du père qui a peur d’avoir perdu son enfant et de se retrouver face à une nouvelle affaire Dutroux. Cette adaptation est une belle réussite alors que l’on retrouve l’ambiance pesante du roman (qui est le seul que j’ai lu de l’écrivain avec La Confession, autre roman adapté par Boukhrief). Le fait que l’on ressente ce que l’on a pu ressentir à chaque page me fascine et me plaît car c’est tout ce que je pouvais attendre de Trois Jours et Une Vie.

1999 - Olloy - Les Ardennes belges.

Un enfant vient de disparaître. La suspicion qui touche tour à tour plusieurs villageois porte rapidement la communauté à incandescence. Mais un événement inattendu et dévastateur va soudain venir redistribuer les cartes du destin…

La mise en scène reste plutôt sobre et classique pour un tel récit, mais justement elle permet de s’imprégner au mieux des personnages et ainsi de créer de l’émotion. Si le réalisateur en avait trop fait, cela n’aurait pas rendu Trois Jours et Une Vie aussi touchant comme le roman. Du début à la fin, on s’attache au destin des personnages. Notamment des parents. Sandrine Bonnaire de son côté a cette facilité déconcertante à être touchante et rayonnante à la fois. Elle s’impose comme un élément nécessaire qui est exploité de la meilleure des façons. On retrouve Pierre Lemaitre à tous les recoins de Trois Jours et Une Vie, comme si l’on était en train de lire le livre (et je dois avouer que c’est assez perturbant). Le décor des Ardennes belges est quant à lui essentiel et permet de créer là aussi quelque chose à la fois d’angoissant mais d’émouvant. On s’attache plus facilement à tout car tout est plus petit. Au final, Trois Jours et Une Vie est donc une petite réussite à laquelle je m’attendais en partie mais devant laquelle je suis passé. J’aurais préféré découvrir ce film au cinéma…

Note : 8/10. En bref, belle surprise.

Date de sortie : 18 septembre 2019