Les premiers mots de la préface du recueil de poèmes « Cette vie insensée » de Philippe Colmant sont « Comment vivre sans poésie ? Comment ? La question ne se pose plus à qui tient un recueil entre les mains. Quelle chance qu’il ait abouti entre nos mains ! Ce miracle de mots et de papier, au parfum subtil, au toucher délicat… »
Ce sont des mots de Claude Donnay qui introduisent bien les poèmes et les superbes aquarelles de l’auteur. (voir ci-dessous « La liberté »)
Loin d’une analyse, je veux simplement vous donner à savourer quelques vers au fil de ma lecture…
Nous n’étions que fumée,
Nous n’étions que poussière,
Et nous étions ce vent
Qui courait sur la crête
De la dune insoumise.
C’est le début du premier poème ! La poésie c’est l’enfance.
Je convoque souvent
L’enfant tapi en moi
Et nous passons des heures
A jouer à la vie.
J’aime aussi ces phrases poétiques, qui sont aussi comme des vers, autrement.
Aussi loin que je remonte dans l’enfance, je ne me rappelle que le soleil.
Pourtant, il a bien dû pleuvoir.
Mes souliers sous l’escalier sont encore mouillés.
Magnifique, non ? Je pourrais vous en citer encore beaucoup, mais je vous laisse découvrir ce livre et je vous donne encore celui que je préfère pour l’instant, et qui parle encore de l’enfance.
On les entend de loin,
Les souvenirs d’enfan,ce
Piaillant dans leur nid.
Ils ont les yeux fermés
Et le bec grand ouvert.
Il y a là des oeufs
Qui n’ont jamais éclos.
Sait-on combien de cris
Sont restés en travers
De la gorge du temps ?
« Cette vie insensée » Philippe Colmant, édition Demdel