Urban Gaming : la rue comme terrain de jeu

Publié le 28 juin 2007 par Croquemadame
Street Golf, Street Wars, voir même Street Brouette… Le préfixe revient à la mode et sert de prétextes à toutes déclinaisons urbaines. Quant aux publicités de sportswear ou de consoles, elles nous martèlent : « La vie est un jeu ! La rue est à nous ! » Alors quoi ? Etre fun, c’est faire du saute-mouton sur mamie et du rodéo sur kiki ?

Hein ?
Si la pratique du parkour (Yamakasi) s’est généralisée au cinéma et que le fameux « lancer de canettes » a investi les plateformes vidéo, les exemples de digressions citadines ne manquent pas pour autant. Par exemple, le Street Golf (ou Free Golf) fait travailler son swing sur le parvis de la Défense ou du Trocadéro. Une pratique allemande créée il y a une dizaine d’années et qui comptait à Cologne plus de 500 participants en 2006. D’autres, pendant ce temps là, se sont improvisés skateurs à bord d’une Street Brouette. Et attention, il y a mieux !
Les Street Wars sont un immense tournoi de trois semaines où les participants s’assassinent au pistolet à eau. L’événement gagne tous les grandes capitales et atterrira à Paris au mois de septembre. Inspirée des jeux des étudiants américains et adaptée par Franz Aliquo et Yutai Albert Liao (« Mustache Commander »), la première a eu lieu en 2004 à New York. En parallèle, le Geocaching a développé des chasses au trésor alliant course d’orientation, tourisme et GPS.
Mais plus fort encore, le Pac-Manhattan, créé en 2004 par une section de l’université new-yorkaise, a transposé ce jeu d’arcade dans la réalité. Grâce aux positions renseignées par les téléphones portables Wi-Fi des fantômes, le joueur Pac-Man connait la localisation précise de l’ennemi. Sur le même principe, le jeu vidéo Tourality permet une course collective avec des objectifs géographiques grâce à la technologie Bluetooth.

Pourquoi ?
Les citadins prouvent au monde rural qu’eux aussi peuvent s’amuser d’un rien. Si l’urbanité s’est imposé à eux, alors pourquoi ne pas se créer son espace de défoulement, utilisant l’interaction avec les éléments. On trompe donc l’ennui et le stress en replongeant dans la nostalgie étudiante à échelle adulte et communautaire. Aidé par les nouvelles technologies, le jeu reprend ses droits au même titre que la nature. Un plus pour notre créativité et notre besoin de singularité sociale. Tant que cela rentre dans le respect de l’environnement humain et matériel…
Par Samuel Degasne
À suivre:
streetwars
pacmanhattan