Les documents de l’édition de la Pléiade relatent également la genèse du roman écrit de 1904 à 1913. Il paraît avec succès dans la Nouvelle Revue Française, sous forme de feuilleton, de juin à novembre 1913. Cette année-là, il a manqué le prix Goncourt d'une seule voix. Les jurés avaient ignoré "Du côté de chez Swann" de Marcel Proust et "Barnabooth" de Valery Larbaud, ils récompensèrent "Le Peuple de la mer" d’un certain Marc Elder…
C’est la première fois que l’auteur d'un seul livre a le privilège d’entrer dans la Pléiade. On peut imaginer qu’outre le texte, la mort de son auteur âgé d’à peine 28 ans, tué le 22 septembre 1914 près d’Eparges, au bois de Saint-Rémy, à 18 km au sud-est de Verdun, ajouta quelque chose à l’immense succès posthume que connut l’oeuvre. Philippe Berthier qui a dirigé cette édition de la Pléiade et en signe la préface précise "Le roman d'Alain-Fournier totalisait à la fin du siècle dernier plus de quatre millions d'exemplaires vendus en format de poche".
Lors de la parution de l’oeuvre, quelques critiques jugèrent que c’était un roman pour adolescents ou un roman d’aventures, ceci avec une certaine condescendance. D’autres considérèrent que c’était un des premiers grands romans français modernes. La suite a prouvé qu’on le lisait à tout âge avec le plus grand bonheur.C’est l’œuvre littéraire française la plus traduite et lue dans le monde après Le Petit Prince de Saint-Exupéry.
"Le Grand Meaulnes" a tenté les réalisateurs de cinéma, deux films lui furent consacrés sous ce titre. Celui de Jean-Gabriel Albicocco en 1967, il en avait écrit le scénario avec Isabelle Rivière qui était la soeur d'Alain Fournier. Le second était de Jean-Daniel Verhaeghe et sortit en 2006. Il semble que le président Macron ne veuille pas sortir de la rhétorique du vocabulaire guerrier. Et même si certains le lui reprochent, il n’a peut-être pas tort. En effet, si nous devions faire un comparatif des faits avec d’autres conflits, comme...