Un premier set, tout en douceur et subtilité, entre Charles Lloyd (sax, piano et flûte) et Jason Moran au piano. C'est l'envolée que nous avait promis Lloyd lors de la balance. On goûte chaque souffle, chaque doigté. Le deuxième set, entre "Rabo de Nube" et "Migration of Spirit", nous invite dans un registre de balades et nous amène aux pays des merveilles. Lloyd est majestueux, Jason Moran magique. Pour cette invitation au voyage, épopée spirituelle, c'est silence et concentration parmi le public.
Et puis, après le deuxième set, vient le deuxième concert. Greg Hutchinson, qui jouait la veille avec di Battista, monte sur scène, cadeau parmi les cadeaux puisque ce duo devint trio à la suite d'une rencontre fortuite à l'hôtel le jour même. La complicité entre Jason Moran et Greg Hutchinson, puissant moteur, est telle qu'on assiste à de longues plages d'improvisations collectives. 45 minutes de bis, près de deux heures et demi de concert. L'abbatiale, ravie, en reparlera longtemps.