Nous les Filles de Nulle Part, Amy Reed

Par Maliae

Résumé : Grace vient d’entrer au lycée de Prescott après avoir déménagé. Dans la chambre de sa nouvelle maison, elle découvre des mots griffés sur le mur : Aidez-moi. Tuez-moi, je suis déjà morte.
Ces mots, c’est Lucy, qui les a tracés. Lucy, qui a accusé trois garçons de Prescott de l’avoir violée. Lucy, qui a été traitée de menteuse par le reste du lycée. Lucy, que la police n’a pas écoutée. Lucy, qui a fui la ville avec ses parents.
Très vite, Grace comprend que cette violence s’exerce à tous les niveaux dans la ville de Prescott : quand les joueurs de l’équipe de foot notent le physique des filles qui passent devant eux ; quand son amie Rosina doit éviter les avances des clients du restaurant où elle travaille ; et surtout sur le blog du moment, « Les vrais mecs de Prescott » dont la ligne éditoriale consiste principalement à considérer les femmes comme des objets.
Grace, Erin et Rosina sont décidées à agir, mais elles ne peuvent le faire seules.

Avis :  Ce livre c’est une grosse claque dans la tronche, ça bouscule, ça remue ! Je l’ai totalement adoré. L’histoire est dure, elle m’a foutu plus d’une fois en rogne, mais elle m’a aussi rendu triste et même fait rire par moment. Grace vient d’arriver dans la ville après son déménagement, elle découvre des inscriptions sur le mur et va découvrir qu’une jeune fille a vécu ici et s’était faite violer, mais qu’en plus elle a dû supporter le rejet de tout le lycée et de la ville. Avec l’aide de Rosina et Erin, Grace va créer le mouvement des Filles de Nulle Part.

Ce roman parle de pleins de personnes différentes, surtout des filles différentes. Des filles que certains hommes considèrent comme des objets ou des bouts de viande. Il y a des personnes trans, Erin est une personne aux troubles du spectre autistique, Grace est grosse, Rosina est racisée et vient d’une famille nombreuse où les femmes sont juste les bonniches et elle est lesbienne. Il y a des filles qui aiment le sexe, d’autres pas trop. Elles ont toutes leurs problèmes, des problèmes différents. Certaines ont des vies pénardes, d’autres des vies difficiles. Elles sont toutes là, elles ont le droit à leur voix, et ça fait du bien de lire sur tant de personnages féminins. Surtout qu’elles sont bien décrites, bien écrites.

J’ai envie de parler de tellement de passages différents, mais ce serait vous spoiler et je ne veux pas vous retirer le plaisir de lire cette histoire qui en vaut vraiment la peine. C’est tellement agréable de lire un livre comme ça, même s’il est dur, même si j’ai été furieuse par moment, j’ai eu vraiment l’impression qu’on pouvait se battre pour nos droits, que peut-être ce combat servait vraiment à quelque chose (parce que des fois je perds courage). Je suis heureuse de lire ce genre de livres où des filles essayent de se faire entendre mais surtout écouter.

Les personnages ne sont pas parfaits, elles font des erreurs, elles ont des doutes, elles ont peur également. Et puis elles font face à des personnes qui ne veulent pas écouter, qui ferment les yeux. Comme certains profs, comme la proviseure, comme plusieurs garçons qui ne veulent pas perdre leurs avantages. Et puis il y a ces extraits de blog d’un type horrible qui sont vraiment dégueulasses.

Le livre est réaliste et il sait faire très mal, mais il fait du bien aussi. Et vraiment j’ai adoré Grace, Erin et Rosina, j’ai adoré leur combat et comment elles faisaient de leur mieux pour réunir les autres, pour faire comprendre qu’on est plus fortes toutes ensemble plutôt que de se juger. C’était une vraie pépite, et je pense qu’il est très important de lire et d’avoir des livres comme celui-ci.

Phrases post-itées : 
« Ce qu’elle sait, en tout cas, c’est que, quoi qu’on fasse, les gens trouvent le moyen de vous coller une étiquette. »

« Une fille qui s’endort tous les soirs en pleurant ne dérange pas grand monde. »

« – Jamais, dans l’histoire de l’humanité, le fait de dire « du calme » n’a calmé qui que ce soit. »

« Le silence ne veut pas dire oui. Un non peut être pensé et ressenti sans être jamais prononcé. Il peut être hurlé en silence à l’intérieur. »

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