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A quoi bon une lampe pour éclairer le soleil ?

Publié le 14 avril 2020 par Anargala
Abhinavagupta dit à propos de notre expérience présente :

atra ca tarka eva yogāṅgam iti kathaṃ, vivecayati iti cet ucyate, yo 'yaṃ parameśvaraḥ svaprakāśarūpaḥ svātmā tatra kim upāyena kriyate, na svarūpalābho nityatvāt, na jñaptiḥ svayaṃprakāśamānatvāt, nāvaraṇavigamaḥ āvaraṇasya kasyacid api asaṃbhavāt, na tadanupraveśaḥ anupraveṣṭuḥ vyatiriktasya abhāvāt //


kaś cātra upāyaḥ tasyāpi vyatiriktasya anupapatteḥ tasmāt samastam idam ekaṃ cinmātratattvaṃ kālena akalitaṃ deśena aparicchinnam upādhibhir amlānam ākṛtibhir aniyantritaṃ śabdair asaṃdiṣṭaṃ pramāṇair aprapañcitaṃ kālādeḥ pramāṇaparyantasya svecchayaiva svarūpalābhanimittaṃ ca svatantram ānandaghanaṃ tattvaṃ tad eva ca aham tatraiva antar mayi viśvaṃ pratibimbitam evaṃ dṛḍhaṃ viviñcānasya śaśvad eva pārameśvaraḥ samāveśo nirupāyaka eva tasya ca na mantrapūjādhyānacaryādiniyantraṇā kācit //

"- Comment la raison ou un (autre) auxiliaire du yoga pourraient-ils s'appliquer à la (conscience) ? 
Si l'on répond (qu'ils servent) à discerner (entre la conscience et les objets), nous répondons :
- Ce seigneur suprême est évident, il brille de sa propre lumière, il est mon Soi/ il est moi-même ! Aussi, à quoi bon un moyen pour y faire quoi que ce soit ? 
Il n'y a pas connaissance (de la conscience), car elle est évidente en cet instant même.
Je ne peux obtenir mon essence, car elle est toujours déjà présente.
Je ne peux ôter ses voiles, car aucun voile n'est possible pour elle.
Je ne peux m'absorber en elle, car qui voudrait s'y absorber n'est rien d'autre qu'elle !
Et quel est donc ce moyen ?
S'il est autre chose que (la conscience), il ne peut exister (car rien n'existe en dehors de la conscience qu'on en a).
Tout ceci est donc conscience, 
conscience qui n'est pas mesurée par le temps, 
qui n'est pas délimitée par un lieu, 
qui n'est pas affectée par les circonstances ni par les formes, 
qui n'est pas exprimée par les mots, 
qui n'est pas révélée par les moyens de connaissance.
En effet, tout cela, depuis le temps jusqu'aux moyens de connaissance, n'existe que par le désir (de la conscience). Et donc, tout cela est libre, félicité ininterrompue.
C'est cela que je suis.
Et c'est là, en moi, que tout se reflète.

Qui voit cela clairement et distinctement sans interruption est le Seigneur suprême, il est l'absorption totale, libre de tout moyen. Pour lui, il n'y a pas de contraintes, telles que mantras, rituels, visualisations et règles de conduite."

L'Essence des tantras, Tantra-sâra, II
Râginî Todî par Zia M. Dagar :

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