Levius est un manga de NAKATA Haruhisa paru dans le magazine Ikki (Shôgakukan) et qui compte trois tomes. Changement d’éditeur pour la suite est toujours en cours de publication dans le magazine Ultra Jump (Shûeisha) avec sept tomes au compteur. En France, c’est Kana qui l’édite dans la collection Big Kana. J’ai commencé à suivre l’auteur bien avant de lire son manga lorsqu’il a fourni des design à la série animée Fairy gone. J’ai donc commencer à le suivre sur twitter et à admirer ses dessins. Parfois il offre des petites séances où il dessine ses planches. C’est assez intéressante à voir.
Au début il y a le manga.
Au XIXe siècle de la nouvelle ère, après une guerre dévastatrice qui a tué son père et plongé sa mère dans le coma, le jeune Levius Cromwell vit avec son oncle Zack. Dans la capitale, un nouvel art martial fait fureur : la boxe mécanique. Des lutteurs équipés de membres mécaniques s’affrontent violemment dans une arène. Levius va y révéler d’étonnantes prédispositions ! S’annonce alors un combat au sommet qui pourrait bien avoir des répercussions sur l’avenir de la civilisation…
L’histoire est un peu foutraque et on comprend pas toujours tout la narration étant bordélique. Mais, la force des dessins, la puissance de ses traits sont indéniable. On prend plaisir à découvrir ce monde qui ressemble beaucoup au nôtre sans pour autant que ce soit le cas. Levius est un combattant, un gladiateur moderne avec un bras mécanique utilisant la valeur comme énergie. Du steampunk dans un monde qui semble se dérouler dans les années 40 ou 50.
Un jeune garçon qui devient boxeur pour payer les frais médicaux de sa mère. Sa rencontre avec A.J. va bouleverser ses certitudes car il croit l’entendre lui demander de l’aide. Il se lance donc dans son sauvetage au péril de sa propre vie.
Le manga se lit gauche à droite, ce n’est pas une fantaisie de l’éditeur, mais bien de l’éditeur japonais, même les bulles sont plus larges que hautes. C’est surprenant au départ, mais on s’y habitue. Clairement on pourrait se croire dans une BD européenne si le trait n’était définitivement pas japonais.
Puis il y a l’anime produit par Netflix et réalisé par le studio POLYGON PICTURES. On leur doit déjà l’adaptation d’Ajin ou bien la trilogie de films Godzilla tous disponibles sur Netflix. C’est sur le plan technique que j’avais quelques craintes. Pourtant ils s’en sortent plutôt bien. Comme pour Ajin la série est réalisée par Keisuke Ide. Le scénario a été confié à Kenta Inohara (Vinland saga, Saga of Tanya the Evil: The Movie) et Koji Seko (Ajin). C’est vrai l’histoire originale, c’est un peu le bazar et ils leur a fallu faire des choix pour offre 12 épisodes avec seulement les trois premiers tomes de la saga. Ainsi, ils chamboulent un peu l’histoire. Natalia est introduite dès le début, alors qu’elle n’apparaît dans le manga que dans la suite Levius – est. Mais elle gagne un peu en épaisseur, parce que franchement dans le manga on a juste envie de lui filer des baffes. Dans l’anime elle a aussi un moyen de faire tomber la pression avec des répliques assez drôles. Des personnages disparaissent, des relations entre le passé et le présent sont inventés, bref le scénario a bien été malmené. En bien, en mal ? A vous d’apprécier ou pas les changements.
Graphiquement j’ai apprécié le changement pour le Dr Clown. Il faisait un peu trop Joker dans la version papier, j’aime beaucoup son design dans l’anime, moins fou, mais plus classe. Les combats sont magnifiques et l’animation pas si mal foutue que ça, aucun rapport avec le rendu dans Ajin par exemple. C’est ce qui me faisait le plus peur et en fin de compte ils ont bien amélioré leur technique.
La musique est confié à un très bon compositeur Yugo Kanno qu’on a pu déjà entendre pour les excellents BO d’Ajin, Psycho-Pass 3 ou encore JoJo’s Bizarre Adventure. J’ai eu aussi un coup de foudre pour le générique wit and love chanté par Nazome, un peu moins pour celui de fin, child dancer, qui était systématiquement coupé.
Levius est un anime qu’au final j’ai apprécié malgré les libertés qui ont été prise par rapport au manga. Ce dernier est magnifique mais bien souvent brouillon, c’est dommage car je le trouve aussi magnifique. La transposition à l’écran nous fait perdre la puissance des dessins de NAKATA Haruhisa, mais nous gagnons en clarté sur le récit. Alors je recommande chaudement de vous pencher sur les deux versions qui je l’espère vous apporteront tout autant de plaisir.
Au final j’ai passé un bon moment tant devant l’anime qu’en lisant le manga. Chacun raconte à peu de chose près la même histoire, mais de façon différente. Si vous détestez qu’on prenne des libertés avec un récit, alors fuyez l’anime sous peine de râler très, très souvent.