Si les espagnols ont généralement du flair avec les séries qu’ils proposent sur Netflix, Toy Boy fait partie des plus grosses déconvenues. Outre la durée indécente des épisodes, Toy Boy ne fonctionne pas alors que le sujet de départ était réellement intrigant et surtout il avait énormément de potentiel. Créée par César Benitez (Boca a Boca, El Principe), Juan Carlos Cueto (Medica de familial, Les otages du désert) et Rocio Martinez Llano (Tierra de Lobos, Mar de plastico), la série nous plonge dans le quotidien d’un ancien gogo qui sort de prison après avoir purgé sa peine. Il a plusieurs ingrédients qui auraient pu donner à la série un angle d’attaque intéressant, que cela soit le monde de la nuit (avec ce qu’il a de plus vicieux) ou encore le côté judiciaire du thriller qui cherche à innocenter le héros, tous ces éléments ont chacun leur intérêt. Sauf que Toy Boy n’arrive pas à les rendre palpitant. On se retrouve alors avec une narration lente qui s’attarde souvent sur des éléments pas franchement brillants.
Libéré dans l'attente d'un second procès après sept ans de prison à Malaga, un strip-teaseur veut prouver que sa maîtresse l'a fait accuser à tort du meurtre de son mari.
Il y a tous les ingrédients sur le papier pour que la série rince surtout l’oeil des téléspectatrices (et téléspectateurs). Jesus Mosquera (All abajo) a beau être un beau morceau, il n’est pas très bon pour ce qui est de nous faire croire à son personnage et son histoire. Derrière la plastique instagramable du héros se cache donc un acteur qui a du mal à faire passer des émotions, peu importe lesquelles. C’est un énorme défaut qui ne se remarque pas tout de suite alors que le début du premier épisode est plutôt sympa et parvient à nous plonger rapidement dans l’univers de Toy Boy. C’est la suite qui devient problématique alors que le scénario rame pour faire évoluer réellement l’histoire et se contente alors de faire de la démonstration de tout ce qui peut se faire. Il y a de bonnes idées ici et là qui sont piégées dans des épisodes qui sont beaucoup trop longs (compter plus d’une heure par épisode c’est assez problématique, mais c’est une mode de bien des séries espagnoles, Gran Hotel avait ce défaut et avant d’être remontée, La Casa de Papel c’était aussi des épisodes d’une heure et demie).
Sur la fin de la saison, Toy Boy devient alors une série redondante au scénario sacrément bête. Le personnage peut donc être accusée de nombreuses fois et la police faire des conneries tout le temps ? C’est une question à laquelle le scénario a du mal à répondre, surtout que globalement l’intrigue principale de Toy Boy n’évolue jamais. Il faut se contenter de certaines scènes qui sont là pour nos petits yeux où des strip-tease dans un club de Malaga donnent le ton. Sauf qu’au delà de ça, la parure tombe et la série devient alors tout de suite beaucoup moins entrainante. Certaines scènes sont abominables de longueurs et surtout inutiles dans la façon dont le récit veut se dévoiler. Avec une saison fainéante (et une potentielle saison 2 compte tenu du succès que Toy Boy a eu sur Netflix) et des personnages qui ont du mal à s’imposer, alors Toy Boy n’est pas l’objet auquel je m’attendais. Je voulais quelque chose de sexy, fun et surtout palpitant, on se retrouve avec un truc sexy, ennuyeux et bourré de longueurs inutiles.
Note : 3/10. En bref, si la plastique du héros peut faire le charme de Toy Boy, l’ensemble n’évolue jamais comme il faut et devient alors rapidement redondant et ennuyeux.