Les forums web, précurseurs du “web social” après Usenet et les BBS, semblent tombés quelque peu en désuétude depuis la vague 2.0. Ils sont pourtant loin d’être morts…
Un simple coup d’oeil sur big-boards.com, classement des forums les plus actifs, suffit à s’en convaincre.
En tête et de loin : Gaia Online avec plus d’un milliard de messages publiés, et 19 millions d’inscrits soit à peu près autant que Twitter à ce jour (amusant, non ?). Ce site initialement consacré aux films et séries d’animation, s’est élargi pour devenir une sorte de réseau social lifestyle basé sur des jeux en ligne, des mondes virtuels et son énorme forum.
Parmi les 100 premiers du classement, le jeu (vidéo, rôle, cartes…) est très présent, ainsi que le partage de photos, les marques ou modèles automobiles, l’informatique, les forums sans thématique (“discussion générale”) ou bien spécifiques : paintball, croisières, arts martiaux…
Chez les francophones Doctissimo occupe une belle dixième place, devant le site de matériel informatique hardware.fr, 22ème.
Ce classement illustre le paragraphe du billet “Conduire une communauté” où j’écrivais “Un forum est un outil puissant : lieu propice aux discussions entre
passionnés, aux rencontres d’individus aux intérêts communs, il peut
non seulement être le lieu d’échanges constructifs (aide mutuelle entre
utilisateurs d’un logiciel par exemple) mais aussi aboutir à des
initiatives concrètes (organisation de concerts dans le cas d’un forum
musical).”
Thématique porteuse ou du moins impliquante, fonctionnalités “catalysantes”, contenus riches et/ou animation efficace, telles sont les principales conditions de succès d’une communauté en ligne.
Forums et sites “2.0” sont-ils réellement concurrents ? Les usages de ces derniers sont différents dans la mesure où les échanges sont restreints à une liste de contacts (réseaux sociaux), aux sujets proposés par un seul ou quelques auteurs (les blogs), ou bien sont très formatés (micro-blogging, faq participatives).
Mais l’attractivité de ces sites et leur emprise sur le temps passé en ligne jouent en défaveur des forums, sans parler de l’obsolescence liée aux évolutions en design et ergonomie, assez peu suivies par les éditeurs de bulletin boards. Utiliser un forum reste d’ailleurs relativement complexe, en retirer des avantages n’est pas toujours évident mais c’est un autre débat.
Pour revenir au sujet, IP.Board développé par Invision Power Services propose depuis quelques années déjà de nombreuses fonctions conviviales typiquement 2.0 :
- page de profil utilisateur détaillé
- liste d’amis
- création de blog
- galerie d’images
- calendrier
La nouvelle version disponible depuis quelques semaines propose des évolutions intéressantes parmi lesquelles : interface réactualisée, système de réputation des utilisateurs et notation des sujets, réécriture d’URL, discussions privées, identification via OpenID et Facebook Connect, plus un système de hooks facilitant l’ajout de fonctions sur-mesure ou l’intégration d’applications existantes.
Le moteur de recherche interne permet de consulter en quelques clics les sujets, pages utilisateurs, billets de blogs, événements et images, associés à l’expression demandée.
Le module IP.Content facilite quant à lui la création de gabarits de pages spécifiques, pour un site web qui serait construit autour du forum.
Commercialement parlant, IP.Board a toujours souffert d’un positionnement intermédiaire entre le leader vBulletin, certes un peu “usine à gaz” mais incroyablement complet, et la gratuité d’un PHP BB moins riche mais de bon aloi. Car en effet, les deux meilleurs outils bien que open-code (le code est accessible et modifiable) sont payants (de $100 à $300 selon les options).
Dans l’état actuel des choses, IPS dispose d’une avance fonctionnelle appréciable sur plusieurs points importants (au moins jusqu’à vBulletin v4) qui lui permettra peut-être de reprendre des parts de marché.
D’un point de vue utilisateur, on notera que même dans un contexte où l’on s’interroge sur l’après web 2.0, lancer un forum reste d’actualité dès lors que les conditions de succès sont réunies.