De nombreuses NPO (non profit organisations) utilisent les médias sociaux aux Etats-Unis. Une quantité impressionnante d’informations de qualité est d’ores et déjà disponible à ce sujet.
Quelques recherches conduisent rapidement à :
- We are the Media, un centre de ressources sous forme de wiki géré par l’organisation Non Profit Technology Network et animé par l’experte Beth Kanter.
- The Case Foundation créée par Steve Case l’un des co-fondateurs d’AOL et son épouse, en faveur du développement numérique. Elle propose Gear Up For Giving : présentée comme une série de tutoriels, la page est en fait une collection de liens vers des ressources externes, bien choisis car très accessibles
- Plusieurs blogs de consultants indépendants comme Community Organizer 2.0, Getting Attention, Nonprofit Tech 2.0
- Frogloop, le blog de care2 - communauté pour l’amélioration de la qualité de vie - regorge d’informations sur des sujets comme email marketing, online organizing, social networking… ainsi que de nombreux liens vers d’autres sites et blogs.
A lire entre autres sur ce dernier, le cas de Critical Exposure. Cette petite association est arrivée en deuxième place de l’édition 2009 du concours de collecte de dons organisé par la plate-forme GlobalGiving. Une utilisation habile des réseaux en ligne leur a permis de devancer bon nombre de concurrents qui disposaient pourtant de plus de moyens et de contacts.
Ses responsables rappellent l’importance d’établir un plan de communication en amont, comme pour n’importe quel autre média, et le fait de disposer au moins d’un mini réseau solide : des supporters en l’occurrence peu nombreux puisqu’ils sont à peine plus de 500 sur Facebook à ce jour.
Critical Exposure évoque aussi une fréquence très élevée de messages envoyés à la cible pendant l’opération, ce qui surprend à l’heure de l’information saturation. Il semble que les participants aient non seulement toléré mais souhaité ces mises à jour régulières.
Les premières sollicitations les invitaient ainsi à être les relais de l’opération, au moins autant qu’être des donateurs (selon le fameux principe du crowdsourcing). Le montant du don suggéré n’était d’ailleurs que de 10 euros. De courts exemples de mails ou de messages à publier soi-même sur Facebook et Twitter étaient proposés.
Les organisateurs ont ainsi rapidement vu se multiplier les mises à jour de statuts inspirées de ces exemples, avec souvent une touche personnelle quant aux motivations à soutenir Critical Exposure. Quelques semaines avant la fin du concours, certains supporters ont confié vérifier plusieurs fois par jour le classement en temps réel des levées de fonds.
A l’arrivée, Critical Exposure a dépassé les 15 000 dollars de dons, via plus de 600 personnes soit 120 de plus que l’organisation suivante. La proximité et l’implication que l’association a réussi à développer expliquent sans équivoque le succès de l’opération.
Sans doute faut-il relativiser un peu ces enseignements. Les médias sociaux sont encore jeunes et l’attrait de la nouveauté envers ce type d’expérience sans doute important. Qu’en sera-t-il dans quelques mois et années, lorsque ces pratiques se seront banalisées, lorsque les sollicitations similaires dépasseront notre disponibilité et capacité d’attention ?
S’inscrire dans un dialogue durable, renouveler les messages, toujours mieux cibler… Autant de choses pour lesquelles Internet démultiplie les possibilités, tous les espoirs sont donc permis à ceux qui savent allier créativité et organisation.
P.S.1 A voir en français :
- Regards sur le web, “Internet solidarité et développement”
- Web2solidarité, “réseau social des acteurs de la solidarité numérique”
P.S.2 Lien bonus : le Youtube Symphony Orchestra, avec une vidéo montée à partir de contributions envoyées par plusieurs centaines de participants.
“The Internet Symphony” Global Mash Up